Freitag, 30. April 2010

Skål! (Santé !)

Hier, nous avons fêté les 60 ans d'une ingénieur de recherche du centre que tout le monde aime bien je crois. Elle est un pilier de l'institution d'écologie marine, entre autres responsables de l'attribution des adresses IP (interneeet mon amour) et de l'installation de l'imprimante sur les différents ordis (je lis souvent les publis sur mon écran, alors la première chose que j'ai mise sur papier était une réservation de train, pour Jönköping). Et puis elle parle avec chacun d'entre nous, je la trouve vraiment sympathique, toujours de bonne humeur, et les autres l'apprécient beaucoup. La soirée a commencé à la fin de la journée de travail, 17h donc, par un apéro où j'ai pu augmenter ma culture de la boisson suédoise. Et d'un, j'ai bu du cidre local, qui est vraiment différent du cidre breton, ici il est tout doux sans bulles, et pas forcément terrible. Une chercheuse originaire de Scanie m'a conseillé un cidre de sa région, je ne pense pas que j'aurai l'occasion d'en goûter, mais j'ai trouvé marrant qu'elle fasse la pub de son coin. Et de deux, avant de boire, nous avons levé un toast en disant "Skål!". C'était mon premier "Skål!", quelle émotion ! Nous en avons fait un deuxième plus tard, mais j'étais passée à l'eau, connaissant trop bien ma non-résistance à l'alcool maintenant que je vis ici.

J'ai trouvé rigolo de se retrouver autant dans le couloir et la cuisine, bavardant de choses et d'autres. J'ai découvert des noms de chiens bizarres, je savais que celui de ma maître de stage s'appelait Félix (nom de chat, n'est-ce pas ?), son thésard a adopté Plankton (geek de la biologie marine...), et un chercheur en dynamique de population d'algues est l'heureux maître de Centi, Déci, et Milli qui lui est au paradis des chiens. Nous avons fait la connaissance de la toute petite fille d'une assistante de projet qui a accouché au mois d'avril, son bébé a hérité de sa fossette au menton, et peut-être de sa vocation, en tout cas, les collègues de sa maman lui ont offert un ensemble bleu avec des poissons dessus.

Après cette première partie de soirée, nous nous sommes tous dirigés vers le centre, pour arriver à un restaurant indien de la chaîne Zaika. Certains ont pris la voiture, d'autres le vélo, d'autres le tram, et pour ma part, je me suis intégrée au groupe des marcheurs, en une demi-heure nous étions au point de RDV, un peu plus prêts à nous faire péter la panse pendant le copieux repas. Faut quand même savoir qu'une stagiaire de M2 a consulté son Ipod après la marche pour voir combien de kilomètres elle avait parcourus, et combien de calories elle avait brûlées. Gloups. Nous nous sommes installés sur trois grandes tables, et avons écouté le discours d'introduction du patron du restaurant, sur l'histoire de la chaîne, l'honneur que lui faisait l'ingénieur de recherche en fêtant là ses 60 ans, début de sa vie, et sur le menu qui allait suivre, alléchant. De la viande grillée dans différentes sauces, des pains typiques, du riz jaune ou orange selon les avis exprimés ce matin à la fika du vendredi, et un dessert composé de glace et de fruits. De la bonne nourriture à foison, donc... Et de la bonne humeur également, cultivée pour certains par de la consommation de bière, légère ou non selon le moyen de transport emprunté ensuite, sachant qu'ici, la limite d'alcoolémie au volant est tout simplement 0, apparemment, ça passe avec une bière légère.

Nous avons chanté "Joyeux anniversaire" à l'ingénieur de recherche, enfin j'ai écouté, car la mélodie n'est pas la même qu'en France, en Allemagne ou en Espagne, ce serait trop facile sinon. Les paroles consistaient notamment à dire qu'elle allait encore vivre de longues et heureuses années. Et après un "Skål!", nous avons également entonné "hip hip hip hurra, hurra, hurra" parce que l'ingénieur de recherche existe et que nous en sommes ravis. A part cet événement collectif, les conversations étaient ensuite limitées à chaque moitié de table je dirais, j'ai pu à peu près les suivre. J'étais notamment à côté de mamans, dont une ressemblant un peu à la chanteuse allemande Annett Louisan, id est blonde et tout petite avec un air de poupée, et en face d'une retraitée tellement accro à la bota qu'elle travaille encore. On m'a dit que j'avais un accent allemand, je perds décidement toute identité nationale dans ce pays... sauf quand je parle anglais, là, on ne s'y trompe pas, ah ah.

Le seul point négatif de la soirée a été son prix, divisé entre les convives. Le menu devait être à 350 couronnes, soit plus de 35 euros, très cher donc, mais je le savais et étais prête à le payer pour pouvoir participer à cette soirée, en outre, le resto avait vraiment la classe et nous nous sommes régalés. J'avais 50 couronnes de rab', mais comme il a été décidé de faire également payer les boissons des autres là-dedans, la part de chacun s'élevait à... 480 couronnes. Au secours ! Heureusement, mes voisins ont trouvé injuste de me faire payer autant, et je m'en suis tirée pour 400 couronnes, ce qui est correct sachant que nous invitions l'ingénieur de recherche et que je ne suis pas complètement opposée au partage des frais inégal, s'il reste bas. Je tiens quand même à signaler que le grand truc en Suède, lors de sorties au resto entre amis ou entre amoureux ou entre entre les deux (oui, entre "entre amis et amoureux", ce bout bizarre de ma phrase m'amuse bien), le principe est de "go dutch" comme disent les Amerloques, de laisser chacun payer sa part au centime près.

Je découvre peu à peu des morceaux de la culture locale, et m'y sens bien, finalement, après des débuts difficiles au centre. Ce matin à la fika, les gens étaient tous fatigués, certains avec des traits tirés par l'alcool je dirais, c'était rigolo parce que j'avais vécu la même soirée qu'eux. Et aussi, nous avons entre autres débattu du système de validation des tickets dans les transports en commun, nouveau de cette année, et très compliqué, qui va peut-être bientôt changer à nouveau, d'après un article du Göteborgs Post, que j'avais miraculeusement lu au ptit déj'. Aujourd'hui, je me sens presque dans le coup, et en plus, je vais prendre l'après-midi en quelque sorte férié de beaucoup... La suite au prochain épisode !

Mittwoch, 28. April 2010

Stockholm för barn (Stockholm pour les enfants)

Stockholm a de quoi plaire aux petits et grands enfants, je crois. Et pas seulement parce que le Morbihannais et moi avons choisi pour auberge de jeunesse un bâteau accroché au Nord de Södermalm, assez bien accroché pour ne pas être remué par les vagues (inexistantes il est vrai), heureusement, car sinon le Morbihannais serait très certainement tombé de son lit. On aurait pu accuser le danger de cette sorte de matelas en hauteur, ou alors dire, que de toutes façons, quelle idée d'être si grand. Enfin non. Des Suédois ne diraient pas ça, vu la taille de ce peuple. Et moi, je n'aurais rien pu dire, j'aurais été écrasée.

En plus de notre cabine ouverte par un hublot glauque, j'ai trouvé d'autres trucs pour bambins. Le premier musée que j'ai visité, sur l'île de Djurgården, avant l'arrivée du Morbihannais, à qui j'avais bien demandé si ça ne le frustrerait pas à vie de ne pas être allée dans le musée inspiré des oeuvres d'Astrid Lindgren. Que vous connaissez tous. Si, si. Cette célèbre écrivain suédoise est la créatrice de tas de personnages que des parents, comme ma voisine de bureau, aiment faire découvrir à leurs enfants en leur lisant les livres de cette écrivain.


Parmi ses créations, on relève Pippi Långstrump,
id est Pippi aux longues chaussettes, aussi connue sous le nom de Fifi Brindacier. Je ne suis pas sûre que j'ai toujours su qu'elle était suédoise, je suis même persuadée du contraire, alors m'être déguisé en Fifi pour une photo de classe n'était certainement qu'un acte inconscient de célébration de ce chouette pays. Comme quoi, en se recouvrant les cheveux blonds de orange, on peut se la jouer suédoise, malgré les préjugés.

Astrid Lindgren a écrit des tas d'autres ouvrages, ma voisine de bureau m'a conseillé d'en emprunter à la bibliothèque, j'espère songer à le faire bientôt. J'ai eu un aperçu de son univers grâce au musée Junibacken rempli de visiteurs au milieu desquels je me suis sentie grande. Mais pas vieille, leurs mamans et grands-parents (je n'y peux rien, à l'ouverture à 10h, pas de papas en vue) étant plus âgés que moi, quand même. J'ai pu me promener dans quelques pièces inspirées du monde des livres, et prendre un train à la Disneyland qui m'a permis de passer au-dessus de villages et de forêts mettant en scène les personnages d'Astrid Lindgren, avec une voix m'expliquant qui ils étaient. Je suis ressortie de là charmée, vraiment, c'était tout mignon et coloré.


J'ai bien aimé les salles remplies d'un bric-à-brac dont je ne comprenais malheureusement pas les références.


Et dans le paradis des petits Suédois, j'ai noté qu'il y avait un korvkiosk (kiosque à saucisses), élément absolument indispensable de toute ville suédoise. Même s'il paraît, d'après un lecteur fanatique de la Norvège, que l'invention vient de ce pays-là.


Après un passage au Nordiska museet qui expose des éléments de la culture suédoise à travers les siècles, et une première longue promenade dans la ville, j'ai retrouvé le Morbihannais à la gare. Lors d'un de nos crapahutages à travers la ville (nan mais vraiment, qu'est-ce qu'on a marché... crevant, cependant, j'adore visiter les cités à pied), nous avons aperçu le parc d'attractions de la ville, Gröna Lund, que nous n'avons finalement jamais visité, malgré les menaces du Morbihannais attiré par les attractions effrayantes qu'on voyait. De toutes façons, le meilleur parc d'attractions d'Europe du Nord, Liseberg, est ici à Göteborg, j'espère y mettre les pieds avant la fin de mon stage, ce serait un peu la honte sinon.

En vrai, nous sommes même passés devant Gröna Lund, parce que juste à côté, sur l'île de Djurgården toujours, se trouve un autre endroit plutôt enfantin, Skansen, un très vieux musée en plein air. Comme le Folkmuseum d'Oslo, il a des vieilles maisons d'époques différentes. Mais il est plus varié, mes excuses à mon lecteur norvégophile. En plus des maisons, il a une ferme, une petite ville avec des magasins d'antan, un potier et ce genre de métiers, des cafés et boutiques, un zoo et un aquarium. Sur 30 hectares, y'a la place... Nous avons pu flâner là-dedans, regarder plein de trucs, croiser des tonnes de poussettes, dont le Morbihannais m'a fait remarquer qu'elles étaient toutes tapissées d'une sorte de couverture en fourrure. Je reconnais que c'est toujours le cas ici, les bébés sont de toutes façons bien protégés du froid.

A Skansen, on voit la ville, depuis ce qu'on pourrait prendre pour de la campagne. A gauche, le nordiska museet, à droite, Strandvägen.


On trouve également des vieilles baraques en bois, celle-là ressemble à un grenier à foin, mais je ne suis pas sûre de ce que j'avance, ça pourrait être une maison, qui sait.


Il y avait même un concert de musique populaire. Populaire comme le peuple d'autrefois, hein, pas populaire comme célèbre. Nous n'avons pas été attirés par leurs chansons, mais c'était marrant de les voir là.

Et nous avons aussi fait connaissance d'animaux.


Des rennes trop craquants...


Un Suédois qui a mangé trop de godis...


Et mon chouchou, bien entendu... Un phoque ! Aussi peu malades que ceux de Slottskogen, je crois. Tant mieux, parce que ceux auxquels je me suis réintéressée dès lundi ne l'étaient pas. Bientôt, je saurai si avoir eu une mauvaise croissance est un facteur augmentant la mortalité des phoques lors d'une épidémie de Phocine Distemper... Mais je l'avoue, dans ce zoo, je n'y pensais pas. Je devais être contente, et au pire, avoir faim et demander au Morbihannais quand on prendrait la fika.

Dienstag, 27. April 2010

Kungafamiljen bor i Stockholm (la famille royale habite à Stockholm)

Qu'on se le dise, dans ce pays amoureux de ses traditions comme les journées du drapeau, il y a encore une monarchie, de déco bien entendu, mais bel et bien vivante. Je crois me souvenir qu'un peu plus de la moitié des Suédois en sont contents. Une famille royale, ça a la classe, ça permet d'avoir un discours pour Noël, d'envoyer la princesse héritière fêter l'anniversaire de la reine danoise avec d'autres nobles européens, de vendre des produits suédois dans des délégations guidées par le roi, et de remplir des journaux (et des blogs). En revanche, j'ai entendu qu'une famille royale, ça coûte cher, et qu'en plus, des fois, le roi dit des bêtises. Cependant, à ce jour, la suppression de la monarchie ne remue pas tant que ça les foules. Alors je crois qu'une petite mise au point sur le roi de Suède et sa famille vaut bien un petit article.



Déjà, il faut savoir que la dynastie actuelle descend d'un... Français ! Au début du XIXe siècle, la Suède n'avait pas d'héritier, du coup, des états généraux à Örebro ont tout simplement élu prince hériter de Suède un général de Napoléon,
Jean-Baptiste Jules Bernadotte, sous la condition qu'il rejette sa religion catholique, ce qu'il a fait, et pof, grosse promotion. Derrière le choix d'un Français se cache des histoires de potentielles futures alliances militaires intéressantes pour les deux parties en jeu, à ce que j'ai lu ça n'a pas si bien marché que ça, Bernadotte ayant fini par coller la Suède dans une coalition contre la France. Il a bien fait son boulot, tout en n'apprenant jamais le Suédois, hum. En 1818 il est même devenu roi de Suède et de Norvège parce que ce pauvre petit pays avait encore eu la poisse de se retrouver dépendant d'un de ses voisins. Bref, en tout cas, depuis que je connais le destin de Bernadotte, je me sens un peu plus chez moi en Suède. Bon d'accord, en vrai, je m'en fiche, mais ça m'amuse.


A Stockholm, j'ai pu voir la belle demeure royale. Pas de jardin, d'accord, mais un emplacement assez joli je trouve. Personnellement, je trouverais la baraque légèrement trop grande et impersonnelle, et me contenterais plutôt d'un hôtel particulier sur Strandvägen.


Et puis j'imagine que chez moi, à moins que je ne devienne quelqu'un de très important et menacé, un gros cadenas suffira toujours. Histoire que mes voisins n'aient pas peur de se faire embrocher par l'arme de mon gardien, dont j'ai oublié le nom, le fusil avec une lame aiguisée au bout, très apte à se frayer un chemin à travers ma couche de graisse de muffins et d'autres gâteaux. Brrr.


Vendredi, dans la cour du palais, je suis par hasard tombée sur la relève de la garde et me suis régalée. J'ai été très amusée par le protocole strict, les gardes à pied qui s'en vont en courant au ralenti dans ce qui est donc une démarche ridicule, les joueurs de tambour qui devaient laisser leurs baguettes reposer sur le tambour de chaque côté, la tête pas joyeuse des cavaliers sous leur casque... Ah et le prestige de l'uniforme, bof. J'ai pas l'impression qu'ils aient pris les plus beaux Suédois, ou en tout cas, leur charme est bien dissimulé lors de la cérémonie.

Je me suis demandé si le roi entendait la musique depuis ses bureaux, bien sûr il est souvent en visite dans le pays ou ailleurs, mais quand même, il doit bien avoir le droit à ce bruit de temps en temps. Cette pensée me rappelle que je voulais terminer cette rapide présentation de la monarchie par un panaroma de la famille du roi. Ne pas connaître ces gens est, je crois, un manque de culture terrible, au moins ici pour pouvoir saisir les titres des tabloïdes.


Voici le roi Carl XVI Gustaf et son épouse Silvia, Allemande qu'il a rencontrée aux JO de Munich en 1972 alors qu'elle y était hôtesse. Fille d'un homme d'affaire, cette roturière a ainsi été propulsée reine de Suède, pays dont elle maîtrise à présent bien la langue, avec cependant un accent dont on m'a dit qu'il restait perceptible. Le couple a eu trois enfants, deux princesses et un prince, tout ça pour faire rêver !


Victoria, princesse héritière née en 1977, se mariera en juin cette année, événement ô combien important et ô combien cher pour le contribuable. L'heureux élu, Daniel, n'est autre que son ancien professeur de gymnastique. Je lui trouve une tête assez spéciale, mais comme il est sportif, c'est bon, il a le droit d'être le futur roi de Suède.


Carl Philipp, 31 ans cette année, est un designer, et est sorti d'une longue relation il y a quelques années, du coup, je ne sais pas trop qui il fréquente en ce moment. Dommage, hein ?

Et la petite Madeleine, née en 1982, pour finir. Bien qu'elle ne soit pas la princesse héritière, c'est d'elle que l'on parle beaucoup en ce moment, y compris sur la CNN ! Parce qu'elle ne se mariera pas, la demoiselle et Jonas ont rompu leurs fiançailles la semaine dernière. Quoiqu'en disent certains voyant là une preuve de la normalité de la famille royale (Haaan eux aussi peuvent rompre ?), c'est triste, et sans doute pas facile pour eux car les médias se déchaînent. Avant même l'annonce de la rupture, le doute planait car une jeune Norvégienne a raconté à un journal la nuit qu'elle a passée avec Jonas lors de vacances à la montagne l'hiver dernier... On n'en saura pas plus, mais je sens que de multiples théories viendront expliquer la fin de la relation. Moi, je veux juste que Madeleine se marie un jour avec un homme plus beau que le fiancé de sa soeur, pour que ça fasse de belles photos et tout.

Parce que je l'avoue, la famille royale, je trouve ça amusant... Même si je n'en voudrais pas en France.

Montag, 26. April 2010

Stockholm: tur, arkitektur, natur (Stockholm : chance, architecture, nature)

Ce midi, je prends le temps d'écrire un premier article sur la capitale, que j'ai eu la chance de visiter trois jours jusqu'à hier soir, en compagnie d'un autre Morbihannais. Et si la chance est dans le titre, ce n'est pas uniquement parce que je l'ai mesurée en me disant "wahou" dans les rues de Stockholm, ou en reprenant la routine du stage ce matin. Non non, également parce que j'ai plusieurs fois failli me retrouver dans cette belle ville, mais toute seule. Parce que le Morbihannais a du mal à voyager en dehors de l'hexagone, au moins théoriquement. Il a reçu ses papiers d'identité au dernier moment. Il a dû faire quatre réservations d'avion avant qu'une d'entre elles ne fonctionne. Et il est arrivé en Suède pas si longtemps que ça après la réouverture d'Arlanda et Cie, un peu plus et le volcan islandais faisait deux déçus de plus. Ouf, quoi. Et puis sinon, la chance s'est déclinée, nous avons eu un temps magnifique au mois d'avril en Suède, et nous avons chacun trouvé par terre un petit machin de sécurité à accrocher sur soi pour que les phares des voitures se réfléchissent dessus, le gadget que tout le monde a ici.

Architecture et nature, à part la rime avec "tur", ce sont les deux éléments sautant aux yeux ici,
id est, dans cette capitale que nous avons exclusivement parcourue à pied parce qu'elle est petite et que nous sommes courageux, trop même pour nos pieds et autres moyens de locomotion fatigables et courbaturables, bref, dans cette capitale, nous avons vu de jolis bâtiments nordiques, et de l'eau, partout de l'eau, entre les îles qui composent la cité, la rendant vraiment, euh bah, naturelle. C'est joliii.


Un air de port de plaisance, des grandes bâtisses légèrement colorées, voici Strandvägen vue depuis Djurgården.


Cliché pris juste à côté, pour le drapeau qui fait malheureusement le timide.


Le parlement et des mouettes qui dansent pour fêter le beau temps. Si, si, j'en suis sûre. Elles doivent attendre mai avec impatience, y'aura plein de touristes, et donc plus de bouffe pour elles je pense.


La vieille ville de loin. Moult bateaux proposent de petites croisières, mais vraiment, nous n'avons pas quitté la terre ferme. J'pense que si nous avions continué comme ça, par exemple aujourd'hui, je me serais écroulée sur la terre ferme en question. Mieux vaut se remettre à la modélisation des maladies, youpi.


Quand on s'aventure très loin dans Djurgården, île avec un grand parc, on trouve un pont permettant de rejoindre la rive d'en face et ainsi de revenir dans le centre par un autre chemin. Et de là, la ville est loin, on aperçoit un clocher au fond. Les habitants de Stockholm ont de quoi se promener et courir !


Et même ceux qui logent loin du centre, dans la périphérie, ont le droit à ce genre de paysages. M'étonne pas que ce soit la croix et la bannière pour trouver un toit dans Stockholm même. Et qu'on croise toujours plein de gens en survêt, cultivant leur énergie nordique au bord de l'eau.

Donnerstag, 22. April 2010

Att fika... Att äta ! (Prendre une pause café... manger !)

Aujourd'hui, on m'a redemandé ce qu'était la fika, et on m'a également dit que mon article sur les godis pouvait donner faim. Je me suis donc décidé à faire ce à quoi j'avais pensé il y a longtemps, rapidement présenter le concept de fika, et surtout, faire une petite litanie des délicieux gâteaux que j'ai eu l'occasion de manger pendant ces moments.


Ma première fika, je l'ai prise en compagnie de ma maître de stage le jour de mon arrivée, et ai ainsi pu goûter au sacro-saint kanelbulle, succulente brioche à la cannelle que mon invité de marque aime bien aussi.

Mais en vrai, le premier gâteau suédois que j'ai mangé dans ma vie était un "chockladfarn" de chez Ikea. Cependant, c'était en travaillant, et sans boire de thé. Agréable, oui, mais pas aussi chouette que la vraie fika.

"Fika" est à la fois un nom et un verbe. La fika, en Suède, est également un événement sacré, commun et varié. Il s'agit tout simplement de prendre une pause café ou thé, de grignoter un petit quelque chose, et de se détendre souvent, mais attention, la fika peut également être l'occasion de faire une réunion. Ceci dit, ça reste assez agréable dans tous les cas, au moins dans ma petite expérience. Mes fikas hebdomadaires sont celles du mercredi où le centre entier se voit offrir de la brioche à la cannelle, à la vanille ou je ne sais quoi ; celles du vendredi où mon étage se réunit pour échanger quelques infos et goûter ce que l'un d'entre nous a apporté (mon tour est à venir, après un passage en Bretagne j'espère rapporter des spécialités de ma région !) ; et enfin celles du week-end, surtout du dimanche, où seule avec un livre, ou en bonne compagnie, je me rends au bar Condeco qui propose de délicieux muffins.

A cela s'ajoutent des fikas ponctuelles, bien entendu. Mais les trois autres sont devenues de véritables habitudes sans lesquelles ma semaine serait nettement moins marrante, et sucrée. La fika du mercredi a été mon premier pas vers une intégration dans le centre, je trouve la discussion plus facile à ce moment-là qu'au déjeuner. La fika du dimanche a deux visages, quand je la prends seule je me plonge dans un bouquin, sans avoir honte de verser des larmes toute seule des fois, enfin au moins quand je lisais un livre triste sur une fille disparue, quand j'accompagne quelqu'un d'autre je suis ravie de discuter à n'en plus finir.

Et la fika du vendredi, outre son aspect de réunion d'information... m'a permis de découvrir de nombreuses spécialités, en voici quelques unes, et si ça vous donne faim... y'a qu'à voyager vers le grand Nord, ou se rabattre sur des produits plus simples à trouver, avec des muffins ça marche très bien. [Les photos ne sont pas de moi, malheureusement.] Cependant, ici, on peut manger...


...Un semla, ou des semlors d'ailleurs. [La demoiselle qui en a faits pour une fika du vendredi est aussi celle qui m'a aidée à trouver un toit ici.]


... Un morceau de spettekaka, gâteau de sucre étrange, spécialité de Scanie, que l'on découpe avec une petite scie spécialisée. [La madame en ayant apporté un au centre venait bien de Scanie, l'accent de ces Suédois du Sud ne trompe pas, et m'amuse beaucoup.]


... Une part de kärleksmums, dont le nom ne signifie rien de moi que "miam de l'amour". [La madame qui s'était mise aux fournaux vient aussi de Scanie, et je l'ai deviné sans qu'elle me le dise, elle ! Alors que la précédente me l'avait dit d'emblée.]

Et puis, également, mais sans image, un bout de gâteau aux carottes rapées nappé de chocolat, oeuvre d'un stagiaire de M2 roux, oui y'a pas que les filles qui cuisinent. Le reste était moins original, sans pour autant être mauvais... Donc voilà, la Suède, un petit paradis pour les gâteauphiles !

Göteborgs hjulet (La grande roue de Göteborg)

L'an dernier, le poisson d'avril du Göteborgs post avait consisté à dire que la grande roue parisienne serait installée dans le port, sur l'eau, en face du théâtre. La bonne blague. Cette année, on a encore une fois parlé de grande roue, dans les journaux, mais aussi dans la rue...


Le titre de l'affiche est traduit en anglais, il faut croire que l'information est assez importante pour que même les anglophones non-suédophones aient la chance de pouvoir la capter directement. [Au passage, ici, les anglophones peuvent lire des nouvelles du pays en anglais, ça s'appelle The Local.] Le petit texte dit "Fais l'expérience d'un tour vertigineux avec une vue sur 360° [NDLT : ça veut dire qu'ils collent des yeux dans le dos et sur les côtés des gens ? Comment on peut voir sur 360° sans être une chouette ?]. Première le 22 mai près de l'Opéra de Göteborg. Laisse toi inspirer sur ce site." Cette fois, on dirait que ce n'est pas une plaisanterie... Je suis allée m'assurer de la chose en laissant mes pas, ou plutôt le vent qui soufflait fort le week-end dernier, me guider près du port. Rien dans l'eau face à l'Opéra, mais...


Tada, de l'autre côté de l'Opéra, trône une véritable grande roue, pas encore en marche mais déjà bien installée ! Elle n'est pas aussi grande que la parisienne, mais a déjà de la gueule je trouve. Les cabines sont toutes blanches sauf une, je n'ai pas réussi à percer le mystère de la noire, peut-être est-ce celle qui pourrait servir à des membres de la famille royale.

La grande roue n'a pas de petit nom, au grand regret du Göteborgs post. Après avoir récolté les idées des lecteurs, le journal local a publié un article annonçant que la bébête s'appellerait "Grande roue de Göteborg", rien n'y fera, pas même les excellentes appellations trouvées, comme "Rullevi", petit jeu de mots relatif aux deux stades Ullevi de la ville (le vieux et le nouveau). La ville a dit que la communication avait déjà commencé avec le titre "Grande roue de Göteborg" et que le premier choix était donc définitif, m'enfin ça me fait rire doucement, après tout, c'est comme si on ne donnait pas de prénom aux nouveaux-nés en prétextant qu'on a déjà beaucoup parlé d'eux en les nommant "Le bébé de Bidule"... Ce qui au passage ne serait pas forcément un bon argument à donner dans un pays où les gens ont longtemps eu "Bidulesson" comme nom de famille...

Cependant, avec ou sans baptême par les citoyens, la Grande roue est censée donner un bout de prestige en plus à la ville, qui compte déjà dans ses terres le lieu touristique numéro 1 de toute la Suède, le parc d'attractions Liseberg (tout près de chez moi, mais encore fermé !). Sans le festival des sciences et autres, on pourrait ne pas prendre au sérieux cette ville spécialiste des trucs de fête foraine, finalement. Mais ça n'empêcherait pas ces attractions de faire rentrer des sous dans la région, j'imagine. Pour un adulte, un tour sur la grande roue coûtera 9 euros, autant dire que je réfléchirai deux fois avant d'aller dessus, et d'ailleurs ma première réflexion est de me dire que je préférerais aller au ciné avec une telle somme, na. Pourtant, je pense que d'autres se laisseront tenter. Ils pourront même réserver un "paquet" comportant une nuit à l'hôtel, une carte pour les transports publics et les musées, et un ticket pour la Grande roue. Heureusement que le paquet comporte les moyens de découvrir autre chose de la ville que ce gigantesque machin, parce qu'aussi élégant soit-il, il n'est qu'un petit morceau de cette charmante bourgade.

Mittwoch, 21. April 2010

Onsdagsklubb (Club du mercredi)

Il paraît qu'on peut devenir plus heureux en faisant une liste des petits bonheurs de la journée lorsqu'elle se termine. J'ignore la pertinence d'un tel conseil, en tout cas ça me donne une raison de faire une petite énumération de trucs qui ont fait que, malgré un début de journée riche en émotions et questionnements liés au déroulement de mon stage, je suis arrivée chez moi de bonne humeur. D'accord, le mercredi, c'est facile, comme il y a la fika le matin, comme ma maître de stage ramène souvent sa fraise, oui oui elle est venue aujourd'hui et c'était chouette, et comme parfois le Club du mercredi se réunit pour écouter un séminaire de biologie théorique. Aujourd'hui, triplet gagnant, avec une mention spéciale au Club, dont la dernière réunion remontait à quelques semaines déjà.

J'aime bien ses séminaires en général, ça me permet de changer d'horizons. Le public varie un peu, mais y'a des habitués, parmi lesquels ma maître de stage qui est la chef du Centre de biologie théorique dont le Club du mercredi est un élément important. Je retrouve d'autres têtes connues, et constate avec joie que les gens sont à la fois motivés et détendus, très suédois quoi, même si une bonne partie n'est pas de descendance viking. Et aujourd'hui, en leur compagnie, j'ai relevé plusieurs petits bonheurs à écrire sur une potentielle liste.

D'abord, avant que les choses sérieuses ne commencent, une stagiaire de M2 allemande s'est extasiée devant la coiffure d'une étudiante iranienne qui avait accroché ses boucles brunes avec un bidule ressemblant à un os et portant des perles. L'Iranienne a alors défait son oeuvre pour attacher les cheveux de l'Allemande avec l'objet, réjouissant fortement celle-ci, et puis nous avons discuté de ce genre de méthodes pour arranger sa chevelure. J'ai trouvé amusant que ce soit une Allemande qui s'étonne de la coiffure avec une baguette, car je me souviens avoir eu un succès énorme dans mon bureau de gentils geeks en Allemagne l'été dernier lorsque je m'étais rabattue sur un crayon de bois. Cet aprèm', pour prouver mes dires sur le fait qu'un crayon suffit, j'ai dû m'attacher la tignasse avec un stylo, et j'ai réussi, ouf.

Après, promis, nous avons tous écouté sagement les paroles du monsieur du jour, qui présentait un exposé original sur l'application de la théorie de l'évolution en biologie (notamment Darwin et Dawkins avec son meme) à l'évolution des institutions politiques. Sujet intéressant, mais présentation peu convaincante, hélas, avec des diapos remplies de texte. Après avoir vu un schéma sur les transitions possibles entre régimes, j'ai demandé à ma voisine iranienne comment ça fonctionnait dans son pays, car je n'étais pas au clair, elle a alors dessiné un schéma sur son cahier et me l'a expliqué, je la remercie sincèrement car ça a été efficace ! Elle m'avait dit avant que son gouvernement n'était ni une dictature pure ni une démocratie pure, et m'a demandé, après me l'avoir présenté, si j'appellerais cela une dictature. Euh... Plutôt oui, malheureusement.

A un autre moment, les propos du monsieur sur les institutions politiques m'ont permis de relever une preuve touchante de l'esprit d'égalité entre hommes et femmes qui règnent dans ce pays. Assez naturellement, en France, si on demandait à quelqu'un depuis quand le pays est une démocratie, on chercherait une date quelconque en relation avec la Révolution ou le début de la République. Lui, sans réfléchir, pour trouver l'année de naissance de la démocratie en Suède, a cité celle où les femmes ont eu le droit de vote, 1921. J'ai trouvé ça trop bien.

Au milieu de l'exposé, comme d'hab', pause café ! Pour changer, je n'ai pas pris un thé, mais une sorte de cappucino sans chocolat, qui m'a semblé délicieux, il faut dire que j'ai pris la bonne résolution de ne pas trop boire de café ici vu ses effets sur moi, heureusement celui-ci m'a juste enchantée.

Et pour finir, après ce séminaire sympa, j'ai pris mes affaires pour rentrer chez moi. Malgré la pluie et le ciel gris, j'ai fait mon détour adoré par le centre, et comme pour justifier mon choix, le ciel a finit par devenir bleu !


Au bord de l'eau, sur mon chemin fétiche, j'ai pu voir de nouvelles fleurs, qui recouvrent une grande surface mine de rien, et à ma grande joie, pas mal de pelouse se fait squatter ainsi dans toute la ville.


Je trouve que l'endroit d'où l'on aperçoit le théâtre tout blanc est assez élégant et apaisant. Mais plus loin, petite inquiétude...


Cette bête sortant à peine du sol, et que je n'avais jamais remarquée, va-t-elle manger les deux petits canards ? En tout cas, tant que j'étais là, aucun carnage n'a eu lieu. Comme ça, j'ai pu finir mon trajet en me croyant au pays des bisounours et en pensant, chic, c'est mercredi !

Dienstag, 20. April 2010

Göteborgs internationella vetenskapsfestivalen (Festival international des sciences de Göteborg)

Hé oui, la ville organise un grand événement cette semaine ! J'étais arrivée à la fin du festival de cinéma international, et je ne serai pas là ce week-end pour cette activité-ci, heureusement j'ai pu avoir un aperçu du festival ce soir, lors d'une soirée organisée par le Guest service pour les chercheurs étrangers, dont j'ai l'honneur de faire partie alors même que je ne suis qu'une apprentie chercheuse sous-douée. Qu'ils sont gentils ces Suédois. L'objectif du festival est de sensibiliser les enfants et les adultes à la science, de leur donner envie de s'y intéresser, de les inspirer. D'après le programme que j'ai chipé à l'université en allant en suédois la semaine dernière, on propose de tout au festival, des expos, des débats, des miniconférences, de longs discours... Et puis, entre autres, une soirée pour les scientifiques expatriés.

Je dois avouer que je suis une grande adepte des propositions du Guest service : le cours de suédois fastoche mais amusant, la soirée de rencontre avec ses discussions intéressantes et son splendide buffet, la chouette visite de la station marine de Kristineberg... Et puis ce à quoi j'ai participé ce soir. J'ai dû quitter mon bureau assez tôt, mais ce n'est pas grave car de toutes façons, sinon, je serais allée au séminaire de zoologie dont ma maître de stage avait fait la pub dans le réseau du Centre de biologie théorique. Le rendez-vous était à la Chalmers, je connais bien le chemin entre cette école et mon lieu de travail, je le fais tous les jours et bien plus encore quand j'ai envie d'aller à Slottskogen. Nous étions très nombreux, des dizaines et des dizaines, dont de nombreux Chinois, et j'ai reconnu des gens rencontrés d'autres fois. Ouais, je connais des chercheurs de différentes disciplines maintenant, gnagnagna. Même que ce sont des personnes comme les autres et que j'en ai pas peur. Certains avaient amené leur famille, du coup, attention séquence émotion, j'ai pu voir le bébé de deux mois d'un de mes camarades du cours de suédois ! Il s'appelle Erik, prénom très courant ici, mais ses parents viennent de Hongrie où ce prénom est également au top. Il est tout mignon, ses parents sont rayonnants, bref, du coup, j'étais très contente de le rencontrer.

La soirée était divisée en deux parties. Nous sommes d'abord restés un peu à Chalmers où de multiples stands d'expérimentation sont installés dans un hangar. Cet endroit est plutôt réservé aux enfants, on nous a cependant laissés y jouer à peu près une heure, furetant entre des stands permettant de teindre des bouts de tissus, de découvrir son poids sur les différentes planètes, de construire des machins en carton tournant avec le vent, etc. Pour ma part, j'ai passé pas mal de temps à construire un bidule en collant des spaghettis entre elles et sur du papier kraft avec un pistolet à colle, j'ai adoré, on ne voit pas le temps passer en faisant ça. La respo de ce stand était assez loquace, elle était, comme les autres employés, étudiante à la Chalmers embauchée par le festival, et elle avait envie de partir en échange universitaire à Paris l'an prochain. Trop bien, une francophile ! Je ne l'ai quand même pas embêtée trop longtemps, je lui ai abandonné mon oeuvre, et suis allée regarder plein de stands sans y prendre part. J'ai trouvé pas mal le stand climat, où les enfants reçoivent un panier qu'ils remplissent de plus ou moins de cubes colorés selon leurs réponses à des questions sur leur style de vie, avant de peser le tout et de voir leur empreinte sur le climat. La respo m'a dit que ça les motivait bien. En fait, je suis sûre que cet hangar doit susciter un grand enthousiasme auprès des enfants, j'admire l'initiative.

La seconde partie de la soirée a eu lieu à l'Universeum, de l'autre côté de ma colline en fait, un musée du genre le Palais de la Découverte ou la Cité des sciences. Je ne l'ai jamais visité et n'en meurs pas d'envie, mais j'ai pu apercevoir sa forêt vierge, et surtout, surtout, notre soirée VIP d'ouverture du festival avait lieu dans l'aquarium, à côté des poissons, avec peu de lumière, la classe ! Il s'agissait là pour des pontes divers et variés de faire des discours pendant que nous sirotions du vin et mangions une assiette délicieuse mais très légère. D'où ma tête flottante après un unique verre de vin blanc. L'avantage de cet état étrange de mon esprit a été que j'ai été relativement patiente en écoutant les discours peu intéressants et pas drôles. Y'a quand même un type qui a commencé en disant "Science, science... science does not even sound nice !". Euh, okej. Quand je dis "relativement", c'est parce que mes deux voisins, un Allemand déjà vu à la soirée de rencontre, et une Russe de mon cours de suédois, étaient aussi séduits que moi par les personnes au micro, et que nous avons plus ou moins continué à discuter. J'ai bien aimé. Et puis, même si je trouvais leurs paroles plates, je tire mon chapeau aux responsables du festival, qui est un événement positif pour la ville, et pour la science aussi j'imagine, aussi moche trouvent-ils le mot.

Oh, j'allais oublier que nous avons encore eu des cadeaux. Le Guest service nous avait donné un sac en tissu et une casquette de l'université à Kristineberg. Le groupe de commerce et d'industrie de la ville nous a offert de magnifiques parapluies bleu ciel où il est écrit "Göteborg", avec les trémas tombés à droite du o, comme sur toutes les affiches et tous les documents de ce groupe, et comme en grand à l'aéroport là où j'avais attendu ma valoche en arrivant.

Pour finir, voici des affiches pour le 15e festival des sciences, dont le thème est le changement. J'avoue que je n'ai pas saisi l'intérêt de ces posters, alors je me contente de les exposer, qui sait, vous les comprendrez peut-être mieux !

"Fais des courses chères pour changer !". En bas, sur toutes : "Et découvre mille autres manières de faire la différence, adresse du site du festival, lieu, date".


"Reste à la maison pour changer !"


"Mange un élan pour changer !"

Mouais mouais quoi, changement et changement, ça pourrait être plus drôle, mais après tout, je ne suis pas spécialiste de l'humour suédois !

Montag, 19. April 2010

McDonalds vallokal? (McDonalds bureau de vote ?)

Petit article écrit durant ma pause déjeuner, je viens de prendre le temps de rechercher sur le site du journal local Göteborgs Post l'article qui m'a surprise ce week-end lorsque j'ai feuilleté la version papier. J'ai préféré le chercher pour être sûre de pas dire de conneries en racontant ce qui ressemble à une grosse blague.

A Kungsbacka, ville sur la côte au Sud-Ouest de la Suède, un McDo s'est proposé comme bureau de vote pour les prochaines élections à l'automne. Peut-être est-ce un peu tard, et c'est l'Autorité des élections, Valmyndigheten, qui aura le dernier mot, cependant en attendant, on peut lire des arguments en faveur de ce choix.

Apparemment, la petite commune (18 000 habitants) ne serait pas contre l'idée de bureaux de votes supplémentaires, alors tant qu'il y a de la place et des gens pour en ouvrir au McDo, pas de problème.

Et en plus, étant donné que 3600 jeunes voteront pour la première fois, autant favoriser leur entrée dans les responsabilités de tout citoyen. Or, selon certains, le fait de pouvoir voter à McDo en motiverait plus d'un.

Je m'avoue étonnée par cet article, non paru un 1er avril ce qui me semble jouer en sa faveur. Seules deux personnes témoignent, la proprio du McDo en question, et un politique, c'est ptêt pour cela qu'il manque quelques arguments contre. Au hasard, l'idée que les élections offrent ainsi une publicité à McDo, c'est pas un peu bizarre ? Moi je trouve que si, et j'étais bien contente de voter dans une école quand je ne m'amusais pas encore à devoir remplir mon devoir par procuration (merci Papa et Maman alternativement) pour cause d'absences à répétition. Mais peut-être suis-je naïve, peut-être peut-on voter dans des trucs comme McDo en France... Pourtant, et c'est mon petit idéalisme qui parle, faut-il organiser le vote dans un endroit particulier pour motiver les électeurs ? On n'a qu'à aller jusqu'à des lieux à la carte, tant qu'on y est...

Et puis, pour un pays à l'image de bonne santé, faire voter au McDo, même avec les salades et tout, ça me semble légèrement étrange. Cependant, j'avoue que coupler le vote à une fika ne serait pas pour me déplaire. Et les muffins et autres gâteaux à la cannelle, tant pis s'ils sont pas allégés. On peut toujours aller se promener ici. Comme le dit le dicton suédois, il n'y a pas de mauvais temps, que des mauvais vêtements.

Samstag, 17. April 2010

Oh, happy night!

Me voici de retour dans ma tanière après un concert de gospel ! D'où le titre en anglais, honte à moi, cependant le gospel est anglophone, je n'y peux rien. Cette fois-ci, personne ne m'a conseillé le concert ou réservé de billet, j'ai simplement suivi les indications d'une affiche complétées de celles de Google maps, et mon intuition me disant que la chorale "Felicity gospel" composée d'étudiants devrait proposer quelque chose de joyeux et vivant ce soir. J'ai eu raison !

Le concert avait lieu dans une église évangéliste de la ville, à un peu moins d'une demi-heure à pied de chez moi, au bout de quelques longues rues vallonnées que j'ai parcouru sans peur grâce à mon plan de Göteborg. J'avais pris de la marge, et un livre, heureusement que j'avais ce bouquin, car j'ai trouvé l'église du premier coup et bien en avance. J'ai ainsi pu prendre place assez vite dans la salle qui doit accueillir les cultes de la paroisse, et qui m'a semblé très bien équipée, spacieuse et agréable. Quasiment chaque chanteur avait un micro !

Une fois que le public a été installé, je me suis extirpée de la lecture de mon roman sur une femme pour l'instant très grincheuse afin d'écouter les paroles de bienvenue du grand chef de la paroisse, je ne sais pas comment traduire "ledare" qui correspond à l'anglais "leader". J'ai été surprise de le voir commencer par prier un peu, à vrai dire. Il a ensuite fait un parallèle bizarre entre le fait que l'université, où il travaille en théorie des sciences, veut un environnement complet, entre recherche et enseignement, et que sa paroisse veut un environnement complet, entre rencontres que l'on souhaite et rencontres que l'on ne savait pas que l'on souhaitait, en nous indiquant d'aller sur leur site pour comprendre en quoi la paroisse pourrait nous permettre de faire toutes ces rencontres. Euh, okej. Mais après il a dit que ça ne suffisait pas, qu'il fallait aussi des événements festifs, et pof, il nous a demandé d'applaudir pour faire rentrer le choeur.

Le groupe ressemblait un peu à une classe de prépa agro véto, du moins au moins à celles que j'ai connues : entre trente et quarante personnes je dirais, avec seulement six garçons. Et le groupe était suédois, avec tout plein de cheveux blonds donc. Les demoiselles portaient une tunique violette à col blanc, les damoiseaux étaient en pantalon et chemise noire. Tous étaient extrêmement souriants et dansaient doucement au son du morceau qu'ils ont entonné dès leur arrivée, après avoir poussé de petits cris de bonne humeur, "wooo". Dès ce moment, je me suis dit que j'allais passer un bon moment et je suis rentrée dans l'ambiance ! Même pendant la chanson où nous avons dû nous lever, chanter et mimer, alors même qu'à la fin j'étais perdue, les deux moitiés de la salle chantant des trucs différents, et puis même sans ça, je ne suis pas très douée, hélas.

La soirée a été assez courte, mais bien menée. La couleur chrétienne du gospel n'a pas été mise de côté, deux extraits de la Bible ont été lus, et une des solistes a tenu à nous lire une traduction en suédois des paroles de sa chanson afin de permettre à qui le voulait de se concentrer non pas seulement sur la musique, mais aussi sur le sens du texte, d'après elle il vaut mieux pour cela l'avoir eu en suédois. Personnellement, anglais ou suédois, ça revient au même, étant donné qu'aucune des deux n'est ma "mördersmål", langue maternelle. Mais je me suis rendue compte qu'avec le grand volume dédié aux instruments, il n'était pas toujours facile de déchiffrer les paroles, enfin souvent ça allait, heureusement.

J'imagine qu'en étant chrétien, on est forcément un peu touché par autre chose que les mélodies et le dynamisme des interprètes, mais ce n'est pas une condition sine qua non pour apprécier le gospel, ce que nous a expliqué un garçon avant la dernière chanson, étant lui-même athée. Je crois qu'il a été un peu blagueur, il a dit qu'en plus d'aimer la musique et ses camarades, il avait trouvé une vertu thérapeutique aux chansons exprimant l'amour envers Dieu, il a affirmé ne pas avoir toujours su exprimer ses sentiments avant, et là, il a fait une déclaration d'amour... à ses parents et sa soeur présents dans le public. Trop mignon.

Après un dernier morceau repris suite aux applaudissements, le public a été invité à une fika, je me suis éclipsée par manque de motivation à l'idée d'ingurgiter seule au milieu de groupes de la caféine et du sucre, pas très potes de mon sommeil. Sur le chemin du retour, je n'ai pas été effrayée par l'obscurité et le vide des rues, sauf arrivée dans le mini-parc en bas de chez moi, je me suis dit que j'aimerais pas y croiser quelqu'un, et là pof, j'ai vu un chien devant moi, or un chien, ça a un maître... Quelques secondes plus tard, j'ai réalisé que le chien était en fait un gros lièvre, trop mignon, autant que la confession du choriste de la fin !

Freitag, 16. April 2010

Maj- och Aprilblommor (fleurs de Mai et d'Avril)

Aujourd'hui est paraît-il le dernier jour de grand soleil avant un week-end plus nuageux. Il n'empêche que la météo ne prévoit pas de pluie, pluie dont on m'a dit qu'elle aiderait pourtant le trafic aérien à redevenir normal. Je n'en ai pas souffert pour l'instant, enfin si, un peu. Ma maître de stage est arrivée très en retard à notre rdv parce qu'elle a dû attendre que ses enfants reviennent de l'école et puissent garder leur jeune chien avant de partir de chez elle, tout ça parce que son mari, censé revenir aujourd'hui de sa conférence à Azorerna, n'a pas eu son deuxième avion... Ah là là.

J'ai quand même pu aller me promener en sortant, une véritable drogue en fait, et une occasion de découvrir plein de choses dans la rue. Cette semaine, j'ai ainsi pu voir des fleurs de Mai. Oui, de Mai, pas d'Avril, aussi bizarre cela puisse-t-il paraître. Les fleurs de Mai sont en fait des petites créations en papier sur des épingles, ou des pins, vendus par des enfants pour d'autres enfants. J'avais vu une affiche pour cet événement annuel, sans y prêter trop attention, heureusement deux petits garçons très polis m'ont croisée mercredi et m'ont proposé leurs produits contenus dans une mallette bien conçue, répondant à mes questions sur leur commerce, qui aidera notamment des enfants malades. Ce soir-là, pour je ne sais quelle obscure raison, je leur ai juste pris une petite fleur à épingler, qui trône sur ma boîte à bijoux/chouchous/barrettes, ça tombe bien parce que les couleurs sont assorties, que la fleur est une tradition d'ici, et que la boîte vient d'un Ikea de la région parisienne. Fantastique.


Sur cette photo que j'ai piquée sur le site de la fondation "Majblomman" ("fleur de Mai"), on voit des petites épingles, et aussi des couronnes. Certains les mettent sur leur manteau, même si elles sont très fragiles. J'ai jalousé un monsieur que j'ai croisé avec une fleur hier matin, par magie j'ai recroisé d'autres vendeurs le soir, enfin il faut dire qu'ils investissent les rues en ce moment, et je leur ai pris un petit pins qui s'est installé sur mon imperméable violet. Oh, d'ailleurs, j'ai lu dans Metro ce midi que le violet est la nouvelle couleur fétiche des politiques suédois... Wouhou, la classe que j'ai !

Je trouve très chouette le principe des fleurs de Mai, pas chères, mais bourrées de bonnes intentions, les profits aideront des enfants pauvres à partir en vacances par exemple. Et je crois que les vendeurs aident beaucoup au succès de la chose. En plus de leur donner une responsabilité, une occasion de faire un acte généreux, la vente tire profit du charisme inné de ces petits Suédois. Comment leur dire non, hein ? [Hum, ça doit vouloir dire que s'ils me demandaient des godis pour la Sainte Lucie ou Pâques, je leur dirais également oui...] J'ai été très amusée de constater que les binômes de vendeurs dans le centre de Göteborg étaient assortis. Oui oui. Les petits garçons à qui j'ai acheté une épingle étaient blonds avec des joues en bonne santé, j'ai eu mon pins grâce à deux petites blondes, après cela j'ai croisé deux petits d'origine maghrébine, et ensuite, même si j'ai vu un garçon et une fille travailler ensemble, ils étaient tous deux typés africains. La flûtiste suédoise de l'aumônerie m'a dit que ce n'était sans doute pas fait exprès, que peut-être je ne suis par hasard tombée que sur des membres de la même famille. Elle, quand elle était petite, n'avait pas le droit de vendre des fleurs dans la rue, mais elle allait sonner chez ses voisins par exemple. Selon elle, la vente est organisée par les écoles, à son époque une petite partie de l'argent était mise de côté pour la sortie de fin d'année.

Elle est restée fidèle aux fleurs de Mai, elle était très enthousiaste quand je lui en ai parlé, et a absolument tenu à connaître la couleur de celles de cette année. Hé oui, il n'y a qu'un jeu de couleurs par année, cependant, ce n'est pas grave, car les vraies fleurs, elles, ne limitent pas le plaisir des yeux.


Celles-ci sont bleues, mais j'en ai vues d'autres cette semaine, les fleurs d'Avril sont de sortie et font ma joie, ici en me rendant gaiement à mon cours de suédois...

Mittwoch, 14. April 2010

Var kan man köpa alkohol och drog i Sverige? (Où peut-on acheter de l'alcool et de la drogue en Suède ?)

Deux questions dont les réponses sont deux trucs que je trouve particuliers en Suède, et deux trucs qu'il est amusant de présenter ensemble pour relever un léger paradoxe...

Acheter de l'alcool en Suède

Surtout, il ne faut pas compter sur le supermarché du coin pour se ravitailler en boissons alcoolisées, à moins de ne souhaiter que de la bière. En effet, à l'instar de la Norvège et de la Finlande, la Suède a des magasins d'Etat responsables de l'intégralité du commerce d'alcool, hormis la bière donc. Du cubi de vin rouge à la bouteille de vodka, le Systembolaget a un monopole sur l'éthanol.


Dommage que je n'ai pas osé, tout à l'heure, prendre la photo de plus près, on voit mal le Systembolaget de l'Aveny, avec sa petite pancarte verte et jaune. Au passage, encore un jour de beau temps à Göteborg... Mon invité de marque et moi étions d'ailleurs allés dans la boutique lors d'une autre journée ensoleillée, plus par curiosité que par volonté d'acheter des spécialités dans cette échoppe chère par rapport aux prix français, étant donné que nous en sommes juste ressortis avec une bière suédoise portant le doux nom de "Bière du printemps", en anglais histoire de semer le trouble.

Le Systembolaget, aujourd'hui défendu par certains Suédois comme gage de qualité de l'alcool, a été conçu pour contrôler la consommation d'éthanol de cette population nordique qui aurait apparemment eu des problèmes d'alcoolisme plus importants sinon. Pour pouvoir passer à la caisse, il faut avoir 20 ans, et un petit écriteau indique que si on a l'air jeune, on doit s'attendre à devoir sortir sa carte d'identité. Evidemment, j'ai dû prouver mon grand âge, le contraire m'aurait étonnée. Dans les bars, la limite est en revanche de 18 ans. Et le jour de la Saint Patrick, je n'ai pas eu besoin de me justifier, l'honneur est sauf.

En plus de cette limite d'âge, le Systembolaget obligent les gens à organiser leurs achats d'alcool. En effet, avec un magasin qui ouvre à 10h, ferme à 18h du lundi au jeudi, à 19h le vendredi et à... 15h le samedi, sans ouverture le dimanche, mieux vaut penser à ce dont on aura envie lors de telle ou telle soirée.

Le chercheur finlandais que j'avais rencontré grâce à son séminaire au centre m'avait expliqué qu'avant, dans son pays, les magasins d'alcool d'Etat ressemblaient à des pharmacies, il n'était pas possible de se promener entre les rayons, les commandes se passaient à un comptoir...

Bref, en Suède, et en Finlande aussi, pas facile d'acheter de l'alcool. Et la drogue alors ?

Acheter de la drogue en Suède

J'avoue que cette partie est un peu une blague, je ne sais pas où les vilains méchants hors-la-loi trafiquent de la drogue dont seuls des douaniers norvégiens pourraient croire qu'elle m'intéresse. Cependant, un grand scandale a touché Göteborg cette semaine, parce qu'il a été possible pendant quelques jours d'acheter un mélange de plantes à fumer, mélange enrichi en cannabinoïdes de synthèse. Et ça, on pouvait l'acheter...


Dans cet autre magasin de l'Aveny, Konfekthuset, qui n'est autre qu'une boutique de godis, cartes postales et tabac ! Comme quoi, on a beau galérer pour acheter de l'alcool, ce n'est pas grave, on peut toujours faire le plein de comportements dangereux en allant acheter de l'herbe, bien que synthétique, dans un magasin de bonbons... J'ai lu des témoignages d'experts disant que ces substances non naturelles pouvaient être aussi dangereuses que leurs cousines végétales. Ah là là ils sont bizarres ces Suédois.

Heureusement pour la réputation de bonne santé du pays, et même si le produit est apparemment légal, le tourbillon médiatique autour de son bouiboui a amené le propriétaire à décider d'arrêter de vendre son espèce de drogue. Il a assuré qu'il ne savait pas ce que c'était, mais qu'il avait trouvé le prix bizarre, presque 40 euros les 3 grammes, et qu'il avait appelé la police pour s'assurer de la légalité de l'affaire. J'ai du mal à croire qu'il n'ait pas cherché la composition de sa nouveauté, ou alors il est vraiment dénué de curiosité et, à mon humble avis, d'esprit professionnel. Cela aurait au moins pu lui permettre d'imaginer tout l'argent qu'il allait gagner, parce que même si je n'ai lu aucun chiffre, je pense que vendre de la drogue quelques jours a dû lui amener d'autres visites que celles des journalistes...



Dienstag, 13. April 2010

Flaggdagar i Sverige (Journées du drapeau en Suède)

J'aime bien résoudre des mystères ici, je ne suis pas devenue détective des trucs glauques dont on parle régulièrement dans les journaux, non non, je cherche juste des réponses à mes interrogations sur ce que je vois dans ce pays étrange. Et aujourd'hui, tada, j'ai compris pourquoi il y avait tant de drapeaux le jour de Pâques.

Déjà, pour planter le contexte, j'ai trouvé mon explication en m'intéressant à la monarchie suédoise, via la rubrique spéciale de SVD portant sur le mariage de la princesse héritière en juin. J'avais remarqué depuis longtemps qu'elle existait, sans avoir vraiment pris le temps de m'y plonger, aujourd'hui j'ai eu des plages de vide dans mon travail, ce qui est d'un côté regrettable, mais qui m'a d'un autre côté permis de lire une Foire aux Questions sur les noces de la future reine, et également celles, sans doute l'an prochain, de sa petite soeur. Une question de lecteur était "Une fois mariés aux princesses, leurs époux verront-ils leurs anniversaires ou leurs fêtes devenir des journées du drapeau ?". Et là, pom, je me suis dit, le concept de journée du drapeau existe, voici sans doute la clé de mon mystère, vite, googlons l'expression ! Ainsi, Wikipedia m'a tout expliqué...


[Des drapeaux devant l'opéra le jour de Pâques. Le cadrage bizarre est dû à une recoupe que j'ai faite pour cacher le nabot rougeâtre et blond qui se trouvait en bas de la photo.] Alors, il existe bien des journées officielles du drapeau où l'on doit sortir le maximum de bouts de tissu bleu et jaune.

Une partie d'entre elles concerne des jours fériés, dont des fêtes religieuses, sans que le but du drapeau ces jours-là soit de célébrer la naissance du Christ ou sa résurrection, l'objectif est plutôt de dire, wouhou nous Suédois sommes heureux d'avoir un jour sans travail et de le fêter, en tout cas c'est ce que mon prof de Suédois m'a dit tout à l'heure. Ces journées du drapeau sont : Noël, le jour de l'An, Pâques, le 1er mai, le lundi de Pentecôte, la fête nationale le 6 juin, le midsommar le 26 juin, et le jour des Nations Unies le 24 octobre, au passage j'ignorais son existence.

D'autres journées du drapeau concernent la monarchie. Les anniversaires et fêtes (littéralement jours du nom) du roi, de la reine et de la princesse héritière sont des journées du drapeau. Ceux du futur mari de cette dernière le deviendront aussi.

Enfin, deux autres jours importants pour le pays sont l'occasion de faire péter le bleu et jaune : la remise des prix Nobel décernés en Suède (tous sauf celui de la paix, donc), le 10 décembre, et le jour de l'élection du gouvernement.


Je devrais donc revoir ce petit machin flotter au vent devant ma fenêtre. Se promener dans la ville et voir ses frères partout avait fait imaginer à mon invité de marque qu'il existait un korrigan des drapeaux les accrochants tous la nuit précédente. Manque de bol, le charme a été rompu quand nous avons vu un monsieur sortir de sa camionnette devant l'opéra pour retirer les drapeaux qu'il avait dû installer, tristesse...

En plus de ces journées officielles, les drapeaux bénéficient de la grande affection que leur portent les autochtones. Il y a vraiment un tas de gens ayant un mât dans leur jardin, au bout duquel ils mettent un drapeau ou un fannion plus modeste. Mon prof de suédois, qui nous a parlé de l'affaire à cause de ma curiosité, nous a expliqué que cela leur permettait, s'ils ne le laissaient pas en permanence en déco, de le monter lors des fêtes de famille, des anniversaires, et de le mettre en berne lors des décès. Et toujours selon lui, ce n'est pas chauvin. En France, j'aurais du mal à prendre ça comme autre chose que du chauvinisme ou du nationalisme, et j'aurais tendance à regarder de travers mon voisin s'il plantait un drapeau français près de sa terrasse. Je serais plus clémente face à un drapeau breton, évidemment, mais dans tous les cas, ça me paraît exprimer la fierté d'un bout de terre. Ici, ce serait juste une tradition.

Ou alors, pour finir avec une autre théorie de mon invité, les Suédois sont amnésiques, et si on ne leur rappelle pas assez souvent qu'ils sont Suédois, ils se confondent avec des Norvégiens ou des Danois à cause de la proximité de leurs cultures et de leurs langues...

Montag, 12. April 2010

Hamnen, vatten och solen (le port, l'eau et le soleil)

Aujourd'hui, troisième jour de beau temps, le soleil brille fort et fait sortir tous les Suédois de leurs terriers pour les installer aux terrasses des cafés, réinstallées il y a peu sur les trottoirs, maintenant plus étroits, mais plus animés. Je m'inquiète pour la peau claire des autochtones qui me semblent accros aux bains de soleil, cependant je comprends leur extase sous le ciel bleu. Samedi, je pensais aller me promener l'après-midi, et j'ai été (presque) littéralement projetée hors de chez moi au petit matin par la promesse d'une promenade lumineuse. Et tranquille aussi, vu que tôt le matin, le week-end, les Suédois sont encore dans leurs tanières.

J'ai décidé de traverser le pont qui enjambe le port, et sur lequel je ne m'étais jamais aventurée qu'en bus, alors même qu'il y a une voie piétonne, et une très jolie vue je trouve.


On y voit le grand voilier bien connu, l'opéra en rouge derrière, les grues au loin à droite... Des endroits que j'ai déjà vus des milliers de fois, enfin souvent quoi, mais pas avec cette perspective et ce temps printanier euphorisant.


Un peu plus loin sur le pont, j'ai vu des bâtiments tous laids de travail, appuyés sur la colline derrière eux, je suis assez intriguée par la cohabitation du port et des roches nues derrière.


Encore des bâtiments moches... Mais je vous fais coucou ! J'étais amusée comme une vraie gamine en voyant mon ombre marcher si bas en-dessous de moi.

Après, j'ai continué mon chemin de l'autre côté du pont, mais pas longtemps, car le prochain endroit joli, un parc, n'était pas tout près, et je n'ai pas eu le courage d'y aller, j'ai préféré faire demi-tour et aller me promener auprès de l'eau d'une des petites rivières (euh je me demande si le mot est juste) traversant la ville.


Je n'avais jamais mis les pieds sur ce chemin avant la fonte des neiges, préférant rester sur les trottoirs au loin, sait-on jamais, j'aurais pu glisser et rouler comme une boule jusqu'à l'eau, atterrir sur la glace, la briser et avoir du mal à sortir du trou. Charmant. En revanche, samedi, j'ai trouvé l'endroit très joli et rassurant.


J'dois faire partie des gens sensibles au bleu. Et surtout, je ne me lasse pas de regarder ces lieux, j'ai fait un détour en revenant du Språkcaféet tout à l'heure, juste pour le plaisir de passer par ce chemin un peu plus "nature" que les autres itinéraires. Même si au fond, je trouve le centre dans son ensemble très agréable, et plus ça va, plus je le trouve avenant !



Samstag, 10. April 2010

Taube! Ett medicinarspex (Taube ! Une farce estudiantine de médecine)

Je rentre d'un spectacle à deux pas de chez moi, dans l'université Chalmers, et ce fut fort chouette ! Il s'agissait du Medicinarspex, comédie musicale créée et jouée par des étudiants de la faculté de médecine. C'est une Suédoise de l'aumônerie, jouant de la flûte traversière dans l'orchestre, qui a réservé des billets pour les membres du groupe de jeunes intéressés par l'une des trois représentations, par hasard j'ai choisi le même jour qu'un Français de l'aumônerie, ça a un côté assez apaisant de pouvoir parler sa propre langue avec quelqu'un de la même culture, tout ça en découvrant un morceau des traditions locales.

Le spex est un grand truc pour les étudiants ici, il y a aussi le Chalmersspex par exemple, et cela dure depuis des années, le spectacle auquel j'ai assisté était le 55e de la fac de médecine. Les étudiants créent tout de A à Z chaque année, l'histoire, les chansons issues de reprises modifiées, les costumes, etc, tout cela avec une grande bonne volonté plus ou moins facilitée par leur établissement, j'ai appris qu'à Chalmers, les participants avaient des cours aménagés ! Wouhou.

Comme le Medicinarspex existe depuis longtemps, il compte ses vétérans, dont les médailles nous ont intrigués dans la file avant de rentrer dans la salle. Médailles de guerre, de promo ? Que nenni, nous a expliqué notre pote flûtiste en nous montrant les siennes.

[Elle les portait sur son joli polo jaune du spectacle.] Celle de gauche est celle du spex de cette année, celle de droite celle de la première en mars. Il s'agit bien d'une banane, l'action de la comédie musicale se déroulait près d'une plantation de ces fruits, en Suède, ah euh non, au Panama. Des spectateurs avaient un énorme tas de médailles sur eux. Parmi eux, certains arboraient un pendentif avec une petite corne à boire, l'un d'eux avait aussi des cheveux blonds longs avec la barbe assortie, ça lui donnait un air de viking. Oh, et nous avons aussi vu des cols de fourrure grise absolument hideux. Le premier nous a paru être une lubie vestimentaire de son propriétaire, au second, nous avons tiqué... Notre Suédoise attitrée nous a informé qu'il s'agissait du signe de reconnaissance au meilleur acteur de chaque année. Hé bé, que de signes particuliers.

Le spectacle en soi était plein de bonne humeur, de musique, de petites blagues et tout, je n'ai pas compris toutes les paroles mais plus que ce que je ne craignais, en outre même si nous n'ententions pas les acteurs chanter nous avions la chance d'avoir le programme avec les textes dedans ! L'histoire était qu'Evert Taube, un vrai chansonnier suédois au passage, dépeint ici comme assez maladroit, allait au Panama auprès de sa douce Carmencita, femme décidée au faux popotin très proéminent et patronne d'un bar. Il était chargé par le président Roosevelt de construire un canal qui malheureusement devrait passer la plantation de bananiers de Chiquita, soeur de Carmencita. Et en plus, une réalisatrice, Ingmary Bergman, souhaitait utiliser ce lieu comme paysage dans son documentaire sur la révolution mexicaine (oui, au Panama) d'un huluberlu trouillard, avec également une actrice bien en chair habillée en Lara Croft, Pepita, qui n'était autre que la soeur de Carmencita et Chiquita. De nombreuses embrouilles en vue, donc... Et beaucoup de personnages amusants. Les chansons étaient également charmantes, avec une mention spéciale pour "Piller", reprise de "Thriller", sur le thème de l'addiction aux pilules antidépressives et compagnie, avec une chorégraphie dansée par des personnes en état de manque sérieux. Marrant, avec en plus un second degré bien méchant quand on pense au destin du chanteur du morceau original, mais bon...

Oh et à l'entracte, nous avons découvert une autre tradition liée au Spex. Les punchbullar.


Des boules de chocolat remplies de punch, d'ailleurs l'alcool laisse une trace sur le plateau, on ne s'y trompe pas. Goût spécial, pas mauvais, et comme j'avais encore mangé un kebab avec de l'oignon cru... Bonne coutume, même si le Spex en lui-même est ma tradition suédoise préférée du jour !