Samstag, 13. März 2010

Jönköping och Vättern (Jönköping et le lac Vättern)

Je m'étais promis de voyager un peu plus à partir de mars. Avant, j'avais surtout envie de rester dans mon cocon, de m'habituer à la ville, et en plus, j'avais peur de rester coincée dans un train à cause de la neige. Maintenant, ce n'est plus censé poser problème, ainsi a disparu ma phobie contractée suite à la lecture d' unarticle sur un train resté bloqué toute une nuit, avec des passagers affamés et ne pouvant pas aller aux toilettes. Heureusement, ça fait un certain temps qu'il n'a pas neigé. Je n'avais donc plus aucun prétexte pour ne pas sortir de Göteborg. J'ai choisi ma première destination un peu au hasard, en regardant sur une carte les villes à la fois proches et un peu loin de ma petite agglomération chérie. Jönköping est une ville assez petite, je la dirais équivalente à Vannes dans le Morbihan, que j'espère être assez connue pour que ma référence soit comprise. J'en doute mais tant pis, je compare à ce que je connais... J'avais été séduite par son emplacement, au Sud d'un grand lac, Vättern. Et aussi par le fait qu'il y avait quelques musées à voir, histoire d'avoir l'air un minimum intellectuelle.

J'ai failli perdre mon billet, par pure bêtise. J'avais choisi de prendre un "mobilbiljett", billet que l'on reçoit sur son téléphone 24 heures avant le départ, en me disant, wahou, je n'ai jamais utilisé ça. Hé bien, il y a trois jours, j'ai vu dans mon courriel de confirmation de réservation que j'avais réussi à mal écrire mon numéro en m'emmêlant les pinceaux avec le +33. Charmant. Surtout que j'ai fait ça pour d'autres billets également... Après un petit tour à la gare, où il faut attendre assez longtemps, j'ai retiré tous mes billets en version papier, classique mais efficace. Ouf. J'ai ainsi pu prendre le train ce matin et ce soir, découvrant au passage que ces engins sont confortables en Suède. J'ai dû changer à Falköping, j'ai eu le même contrôleur pour Falköping-Jönköping et Jönköping-Falköping, chouette car il était incroyablement jovial, étonnant pour un Suédois ! Bon, j'exagère sur le stéréotype suédois...

Arrivée à Jönköping, j'ai constaté que la ville n'était vraiment pas grande, pas excessivement charmante, encore riche en glace sur les trottoirs, et que le lac était recouvert de neige ce qui le rendait tout triste à mes yeux. Bref, je me suis demandé ce que je foutais là. Cependant, n'étant pas très difficile, et ayant une assez grande curiosité, je me suis dit que j'allais forcément trouver des aspects positifs à mon excursion. Et finalement, en effet, elle s'est bien passée, me créant de nouveaux souvenirs ensoleillés en Suède. Car oui, le soleil était de la partie ! Ainsi que quelques petits degrés.


J'ai commencé par m'enfoncer dans la bourgade en direction d'un musée. J'avais chopé un plan à la gare, et ai également pu suivre des indications dans la rue. J'ai même trouvé des panneaux piétons indiquant des villes norvégiennes et finlandaises. Savoir que j'étais à 312km de Slagelse en Norvège m'a étonnée, pas pour la distance, juste pour le fait de le savoir. Ah, ces Suédois...

J'ai croisé de mignons canards, que j'ai photographiés pour une personne que je ne nommerai pas mais qui croise aussi des canards tous les matins et se dit qu'ils ont froid, alors voilà, tu vois que dans tous les pays c'est le même combat, et ils ont même pas peur de la neige !

Le musée, accolé à la bibliothèque, exposait différentes collections, dont une de John Bauer, et puis une temporaire consacrée au fait main.


Je n'ai pas osé prendre en photo les oeuvres de Bauer dans le musée, alors voici une image que j'ai volée sur internet, et que j'ai vue ce matin. John Bauer est un Suédois d'origine allemande, d'où son nom pas très scandinave, qui a vécu au début du siècle dernier et est devenu célèbre par ses illustrations de trolls et autres créatures imaginaires. J'ai été assez charmée par ses dessins, et attristée par sa biographie. Le musée montre des lettres entre lui et son épouse, et donne quelques points de repère qui m'ont appris que John Bauer et sa femme étaient souvent séparés géographiquement, qu'elle en souffrait plus que lui, qu'ils avaient un petit garçon, qu'ils allaient emménager à Stockholm et sans doute être plus souvent ensemble, mais que le bateau les y emmenant a coulé, tuant toute la petite famille d'un coup...


Une autre expo que j'ai vraiment apprécié était celle sur le fait main et sa capacité à changer le monde. Plusieurs artistes, créateurs de bijoux, de fringues ou d'accessoires, étaient présentés par quelques objets et un petit texte. Certains étaient engagés politiquement, d'autres avaient des actions plutôt rigolotes. Par exemple, la fille qui fabrique des fausses barbes en laine ou autre pour les femmes, disant que ça casse les préjugés sur le genre. Personnellement, je trouve ça laid, mais amusant.

Après un déjeuner avalé en quatrième vitesse parce qu'il y avait beaucoup de bruit dans la boulangerie où j'ai mangé, je me suis dirigée vers le musée des allumettes, qui était gratuit aujourd'hui, comme l'autre musée d'ailleurs.


Les allumettes ont été la grande fierté de Jönköping qui en a été un haut lieu dans le passé. A travers une exposition et un documentaire, j'ai découvert pas mal de trucs sur le sujet. Au départ, les allumettes étaient très inflammables, elles pouvaient même s'allumer toutes seules, je devrais donc avoir honte d'avoir peur des allumettes actuelles. La nouvelle recette a été inventée par un Suédois. C'est également un Suédois, à Jönköping, qui a créé les machines ayant permis d'éviter la fabrication manuelle des allumettes. Fabrication manuelle associée au travail des enfants, et à l'intoxication des ouvriers par le phosphore. Ils perdaient leurs dents et même des bouts de la machoire. Ironiquement, je connais le mot "machoire" grâce à mes descriptions de cadavres de phoque, je suis donc habituée à l'associer au glauque ultime. J'ai aussi lu des panneaux sur des grèves, sur le chômage lié à l'industrialisation, etc. Pour en finir sur les allumettes de Jönköping, j'ai été persuadée par le documentaire que leur exportation a été un des premiers pas vers la reconnaissance à l'étranger du "made in Sweden".

Ensuite, j'ai quitté le milieu de la culture pour aller vers le haut lieu du tourisme de Jönköping, le lac ! Et c'était trop beau, et moins ennuyeux que ce que j'ai craint en voyant la neige.


Voici Jönköping vue de loin après avoir longé le lac un certain temps. J'ai vu de nombreuses personnes marcher et skier sur le lac. Et une moto aussi, je n'étais pas la seule surprise ! Le chercheur finlandais que j'ai rencontré il y a quelques semaines m'avait dit que dans son pays, des fois, on conduit sur la glace, si la sécurité a été validée par un ingénieur spécialisé. Là, euh, le pilote conduisant à ses risques et périls !


Mais quand même, le printemps fait son travail de préparation.


Ainsi, bientôt, les gens pourront venir utiliser leurs cabanes pour pêcher. J'ai demandé confirmation à un passant, ces baraques servent vraiment à venir attraper des poissons.


Celle-ci, un peu en hauteur par rapport aux autres, a des panneaux de bois qui s'ouvrent, et qui ont été peints en fausses fenêtres. Je suis sûre que vous ne l'auriez pas remarqué si je n'avais rien dit, mais les rideaux et les plantes n'existent pas !

Au bout d'un moment, j'ai fait-demi tour pour aller voir un autre côté du lac. Je n'avais pas du tout envie de m'aventurer sur la glace enneigée, j'avais un peu peur, et je sais que mes chaussures prennent un peu l'eau.


J'ai recroisé des canards, et aussi deux cignes, profitant d'un coin d'eau liquide accolé au lac.


Ensuite, ces deux arbres ont attiré mon regard. D'ici, on ne voit pas pourquoi...


Ils étaient recouverts de bourgeons (oh ! le printemps) blancs et velus (oh ! trop mignon).


En marchant un peu plus, j'ai vu qu'au loin, le lac était bleu, et qu'il y avait des bateaux dessus. Fascinant, j'ai voulu voir ça d'un peu plus près.


J'ai dû quitter le chemin goudronné pour m'aventurer plus haut, entre des arbres, sur ce qui est entre autres une piste de ski de fond selon les panneaux, que je crois sans avoir croisé des gens faisant autre chose que marcher ou courir. J'ai beaucoup aimé cette partie de ma promenade.


J'ai eu des moments d'extase devant des bouts de paysages, comme celui-ci, tout bleu avec deux arbres sombres, l'un mort, l'autre non.


Et j'ai vu les bateaux, ce n'était pas un mirage, une partie du lac est fondue ! J'ai également pu apercevoir deux véliplanchistes, que l'on ne voit pas ici.

J'ai alors fait demi-tour une seconde fois pour rejoindre le centre, et arrivée à la gare qui se situe au bord du lac, j'étais plutôt épuisée, alors j'ai acheté un thé, une barre de chocolat à en faire frémir les diététiciens mais utile après une longue marche, et me suis posée sur un banc pour lire, n'oubliant quand même pas de me lever pour aller attendre mon train.


Au revoir, Jönköping, ville dont j'aurai adoré le lac, et qui m'aura un peu cultivée... Comme quoi, la première impression n'est toujours pas la bonne ! Oui, j'aime bien finir sur un lieu commun, comme ça je fais semblant de dire des choses très sages.

2 Kommentare:

  1. le bourgeon est la forme de protection des méristème foliaire et est donc présent tout l'hivers, c'est les bourgeons qui débourent qui indiquent le printemps, pas les bourgeons! ^^ ça à l'air trés mignon cette petite ville, ça me donne de plus en plus envie de visiter ce coin de l'europe ça (déja dit je sais) la suéde n'étant pas un grand lieu du maraichage, j'aurais peu de chance d'y aller pour des programmes de sélection, il faut que je m'organise des vacances là bas! tu me fera guide???

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  2. Tiens, quelqu'un de réveillé à cette heure-là ;o)

    J'étais sûre que quelqu'un, enfin toi, ferais un commentaire sur les bourgeons. Mais j'ai une bonne excuse ! A Göteborg, je ne vois aucun bourgeon, alors là c'est plus le printemps parce qu'au moins je peux croire que quelque chose débourrera. C'est pas scientifique, ok...

    Oui, je pourrai être ta guide. Faut juste bien choisir sa saison. Genre là maintenant, il neige. Je crois qu'il y aura encore de la neige en avril ! C'est ouf !

    Ah et au fait seul le lac est mignon, la ville est nettement moins convaincante.

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