Avant de venir ici, j'avais envoyé un courriel au département de suédois langue étrangère de l'université pour savoir si je pourrais suivre un cours intermédiaire. Au lieu de me répondre, ou plutôt sans me répondre, quelle impolitesse, le professeur à qui j'ai écrit a transféré mon courriel au "guests service", id est l'unité responsable de l'accueil des chercheurs étrangers, qui m'a recontactée quelques temps après en me proposant soit un cours pour débutants, soit un cours pour utilisateurs basiques (basic users). J'ai choisi le second en me disant que ça risquait d'être un peu facile, mais en pensant également que ce serait chouette d'apprendre du suédois avec des scientifiques du monde entier. Me voici donc inscrite pour dix séances de suédois niveau A1-A2, les mardis soirs, à deux pas de chez moi.
J'ai pu quitter le centre assez tôt cet après-midi, profitant de la lumière dorée sur la neige toute fraiche qui continue à s'accumuler jour après jour.
Evidemment, encore un cliché du quartier du centre, j'aime moins la route que je longe ensuite, même si elle n'est pas laide non plus. Je l'aime surtout à l'aller, cependant, car dans ce sens j'ai deux descentes et une montée. Ce soir, j'ai vaillamment surmonté les deux côtes jusqu'à mon immeuble, avalé des tartines au beurre salé, oui oui oui, j'en trouve ici, et me suis rendu au département de suédois de l'université, très curieuse de voir comment les choses allaient se passer.
Hé bien, elles se sont déroulées exactement comme je l'avais imaginé. Nous sommes nombreux et d'origines diverses, et le niveau est assez faible, nous avons par exemple revu les jours et les mois, ou la prononciation des neuf voyelles suédoises. [Seul le niveau du cours est assez faible, les compétences linguistiques ont l'air très variées, et tout le monde comprend le professeur qui parle principalement suédois, en se doublant parfois en anglais. Du coup, nous irons peut-être plus loin que prévu !] Mais j'aime beaucoup l'esprit du cours, la diversité, la bonne humeur, la spontanéité des élèves et du professeur. Celui-ci a commencé par nous dire que le polyglotisme était pour lui une composante de sa vie professionnelle... et personnelle, car il est mariée à une Espagnole qu'il a rencontrée à Bali, aux débuts de leur relation leur langue commune était l'Allemand. Leur fille âgée de dix-neuf ans parle ces trois langues, grâce à ses parents, et à sa fréquentation du lycée allemand de Göteborg. Après qu'il se soit adonné au jeu de la présentation, nous l'avons tous imité les uns après les autres. La majorité des gens travaille à la Sahlgrenska, hôpital devant lequel je passe chaque matin, ou à la Chalmers, que je traverse chaque jour. Le centre de géologie est également sur mon trajet, j'ai ainsi pu situer tout le monde sauf les chimistes. Quant aux pays d'origine, ils donnent à chacun un accent particulier, et des difficultés spécifiques, le Russe ayant par exemple du mal à distinguer le "a" (prononcé "a") et le "å" (prononcé "o"). Mes camarades viennent de Chine, d'Iran, d'Argentine, d'Australie, des Etats-Unis, de Roumanie, de Croatie, de Russie, des Pays-Bas, du Portugal, d'Espagne et d'Italie. Je suis la seule française ! Les deux Iraniens, un homme et une femme habillée en jaune vif (la couleur me l'a rendue sympathique au premier coup d'oeil, je ne sais pas pourquoi) nous ont raconté s'être rencontrés à la Chalmers et être à présent mariés, c'est trop miiignon.
Beaucoup ont déjà vécu en Suède un ou deux an(s), mais ne pratiquent pas assez la langue locale. Je crois qu'il vaut mieux se lancer dès le début, il est en effet tellement facile de s'en tenir à l'anglais que beaucoup de Suédois maîtrisent parfaitement... Evidemment, parler Suédois est plus difficile, ralentit la conversation, mais c'est un investissement à long terme. Je trouve triste la perspective d'en rester à des cours pour débutants pendant des années, mais cela dépend vraiment de l'environnement de vie et de travail, j'ai moi-même la chance d'avoir pu suivre des cours avant de venir, et de croiser des gens patients ! Au milieu du cours, nous avons fait une pause, pendant laquelle l'université nous a offert la fika, miam, on pourrait m'acheter avec des gâteaux à la cannelle. Les discussions, en anglais, ont toute démarré très facilement. J'ai appris que j'avais fait sensation en me présentant sans hésiter alors que je n'avais passé que deux semaines en Suède, j'ai mis fin aux envies de meurtres des Australiennes et de la Chinoise en leur expliquant que mon école proposait des cours de ce merveilleux dialecte nordique. Et puis accessoirement, ça ne prend pas trois siècles d'apprendre à dire son prénom, son pays d'origine, sa date d'arrivée et son "métier". Et autre détail, j'ai un accent français, et allemand parce que j'assimile un peu trop le suédois à cette autre langue germanique. Alors ne me tuez pas...
Je crois que j'ai fait un bon choix en m'inscrivant à ces séances, j'apprendrai des notions au passage, améliorerai sans doute ma connaissance des accents toniques, et passerai du temps avec ces personnes souriantes et sympathiques ! Youpi !
Voici mes livres de suédois, ceux de mon cours à l'ENS, celui de mon cours ici, et mon petit dictionnaire acheté en France à dix-huit euros, alors même que les petits dicos anglais ou allemand coûtent entre quatre et cinq euros... Je ne paie rien pour mes séances à l'université. Plusieurs possibilités s'offrent en fait aux étrangers en Suède, la plus connue, réservée aux personnes enregistrées, et donc pas aux Européens profitant juste de l'espace Schengen (suivez mon regard...), est le SFI, Svenska för invandrare (suédois pour immigrants), proposant divers niveaux, avec des listes d'attente pour accéder à un groupe, cependant.
La meilleure manière d'apprendre la langue est de continuer à briser la glace auprès de ses voisins et de ses collègues, en tout cas, je m'en persuade et continue à bavardouiller à tout va !
J'ai pu quitter le centre assez tôt cet après-midi, profitant de la lumière dorée sur la neige toute fraiche qui continue à s'accumuler jour après jour.
Evidemment, encore un cliché du quartier du centre, j'aime moins la route que je longe ensuite, même si elle n'est pas laide non plus. Je l'aime surtout à l'aller, cependant, car dans ce sens j'ai deux descentes et une montée. Ce soir, j'ai vaillamment surmonté les deux côtes jusqu'à mon immeuble, avalé des tartines au beurre salé, oui oui oui, j'en trouve ici, et me suis rendu au département de suédois de l'université, très curieuse de voir comment les choses allaient se passer.
Hé bien, elles se sont déroulées exactement comme je l'avais imaginé. Nous sommes nombreux et d'origines diverses, et le niveau est assez faible, nous avons par exemple revu les jours et les mois, ou la prononciation des neuf voyelles suédoises. [Seul le niveau du cours est assez faible, les compétences linguistiques ont l'air très variées, et tout le monde comprend le professeur qui parle principalement suédois, en se doublant parfois en anglais. Du coup, nous irons peut-être plus loin que prévu !] Mais j'aime beaucoup l'esprit du cours, la diversité, la bonne humeur, la spontanéité des élèves et du professeur. Celui-ci a commencé par nous dire que le polyglotisme était pour lui une composante de sa vie professionnelle... et personnelle, car il est mariée à une Espagnole qu'il a rencontrée à Bali, aux débuts de leur relation leur langue commune était l'Allemand. Leur fille âgée de dix-neuf ans parle ces trois langues, grâce à ses parents, et à sa fréquentation du lycée allemand de Göteborg. Après qu'il se soit adonné au jeu de la présentation, nous l'avons tous imité les uns après les autres. La majorité des gens travaille à la Sahlgrenska, hôpital devant lequel je passe chaque matin, ou à la Chalmers, que je traverse chaque jour. Le centre de géologie est également sur mon trajet, j'ai ainsi pu situer tout le monde sauf les chimistes. Quant aux pays d'origine, ils donnent à chacun un accent particulier, et des difficultés spécifiques, le Russe ayant par exemple du mal à distinguer le "a" (prononcé "a") et le "å" (prononcé "o"). Mes camarades viennent de Chine, d'Iran, d'Argentine, d'Australie, des Etats-Unis, de Roumanie, de Croatie, de Russie, des Pays-Bas, du Portugal, d'Espagne et d'Italie. Je suis la seule française ! Les deux Iraniens, un homme et une femme habillée en jaune vif (la couleur me l'a rendue sympathique au premier coup d'oeil, je ne sais pas pourquoi) nous ont raconté s'être rencontrés à la Chalmers et être à présent mariés, c'est trop miiignon.
Beaucoup ont déjà vécu en Suède un ou deux an(s), mais ne pratiquent pas assez la langue locale. Je crois qu'il vaut mieux se lancer dès le début, il est en effet tellement facile de s'en tenir à l'anglais que beaucoup de Suédois maîtrisent parfaitement... Evidemment, parler Suédois est plus difficile, ralentit la conversation, mais c'est un investissement à long terme. Je trouve triste la perspective d'en rester à des cours pour débutants pendant des années, mais cela dépend vraiment de l'environnement de vie et de travail, j'ai moi-même la chance d'avoir pu suivre des cours avant de venir, et de croiser des gens patients ! Au milieu du cours, nous avons fait une pause, pendant laquelle l'université nous a offert la fika, miam, on pourrait m'acheter avec des gâteaux à la cannelle. Les discussions, en anglais, ont toute démarré très facilement. J'ai appris que j'avais fait sensation en me présentant sans hésiter alors que je n'avais passé que deux semaines en Suède, j'ai mis fin aux envies de meurtres des Australiennes et de la Chinoise en leur expliquant que mon école proposait des cours de ce merveilleux dialecte nordique. Et puis accessoirement, ça ne prend pas trois siècles d'apprendre à dire son prénom, son pays d'origine, sa date d'arrivée et son "métier". Et autre détail, j'ai un accent français, et allemand parce que j'assimile un peu trop le suédois à cette autre langue germanique. Alors ne me tuez pas...
Je crois que j'ai fait un bon choix en m'inscrivant à ces séances, j'apprendrai des notions au passage, améliorerai sans doute ma connaissance des accents toniques, et passerai du temps avec ces personnes souriantes et sympathiques ! Youpi !
Voici mes livres de suédois, ceux de mon cours à l'ENS, celui de mon cours ici, et mon petit dictionnaire acheté en France à dix-huit euros, alors même que les petits dicos anglais ou allemand coûtent entre quatre et cinq euros... Je ne paie rien pour mes séances à l'université. Plusieurs possibilités s'offrent en fait aux étrangers en Suède, la plus connue, réservée aux personnes enregistrées, et donc pas aux Européens profitant juste de l'espace Schengen (suivez mon regard...), est le SFI, Svenska för invandrare (suédois pour immigrants), proposant divers niveaux, avec des listes d'attente pour accéder à un groupe, cependant.
La meilleure manière d'apprendre la langue est de continuer à briser la glace auprès de ses voisins et de ses collègues, en tout cas, je m'en persuade et continue à bavardouiller à tout va !
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