Donnerstag, 24. Juni 2010

Glöm inte din svenska! (N'oublie pas ton suédois !)

Aujourd'hui, jour du départ, mais j'écris ces lignes la veille du jour J, J comme jour et comme jeudi aussi, wouhou. Si tout se passe bien, après avoir volé vers Copenhague puis Parisse, bientôôôt avec autant de "ô" que dans "trooop bôôô", je serai en France où je retrouverai les joies des grèves du RER B, histoire de me remettre dans le bain de la vie en région parisienne, et surtout des personnes m'ayant manqué. Je devrais donc sauter de joie, nan ? Ce que je fais, avec un léger fond de "Ah ouais déjà ?" cependant.

Je me répète sans doute, mais j'ai beaucoup aimé découvrir la Suède. Pour des tonnes de raisons, et ce malgré quelques aléas (au hasard, ça, ça et ça) qui deviendront bientôt des anecdotes à répéter en souriant et avec dérision. Au cours de mon séjour, j'ai progressé dans ma connaissance de Göteborg et de ses habitants, et de ses alentours plus ou moins lointains, ça a été extrêmement agréable, et du coup... J'ai comme l'impression de laisser quelque chose d'inachevé. Det känns konstigt, ça semble bizarre. [Je crois que j'use et que j'abuse de l'expression "det känns". Plutôt que "ça semble" ça veut dire "ça se ressent" mais je ne vois pas comment l'utiliser en français.]

Lors de ma dernière journée complète en Scandinavie, j'ai eu un aperçu des gens adorables que je vais quitter en partant. J'ai déjà dû faire des au revoirs auparavant, à l'aumônerie, au Språkcaféet, à ma voisine de bureau allemande si sympathique, mais là, pouf, avec ma chambre toute rangée et casée dans la valise vert pomme prête à déborder, les choses ont pris une allure plus sérieuse et dramatique. J'ai passé une excellente journée. Fika avec des collègues, déjeuner encore avec eux, discussions et bavardages divers donc ; dépôt de mon paquet Erasmus de vaisselle, couette et oreiller au SGS (CROUS local) avec l'aide d'une chercheuse suédo-finlandaise, qui m'a quittée sur la phrase en titre, et de sa voiture ; fika étrangement placée, id est après le dîner, avec un voisin ancien camarade du cours de suédois qui a osé me dire la veille de mon départ qu'il existe à Göteborg un café proposant non pas un open bar mais un open gâteaux à 40 SKR, à cause de lui, j'ai encore besoin d'une ceinture pour mes pantalons.

Je suis donc ravie, et toute excitée à l'idée de rentrer, et... partagée quant à l'idée de quitter la Suède. M'enfin, je crois que je la garde dans le caillou qui me sert de coeur (hmm un granite altéré, avec des poches d'argile pour absorber les larmes devant les films magnifiques comme "Underbara äslkade") , et finalement, comme j'ai SVD en page d'accueil, que je pourriellerai de temps à autre mes connaissances locales, que j'irai ptêt en cours dans ma petite école, et que j'ai acheté Millenium pour enfin le lire, et que je suis complètement absolument nörd (nerd) de la Suède, euh, le seul truc vraiment spécifique d'ici que je quitte, outre les gens et trucs physiques, c'est... Sweedeedeee !


[De dos et mal coiffée, ça le fait, je pourrais être n'importe qui d'autre. Mais pas une Suédoise, question d'élégance.]

Adjö, petit blog, occasion de relecture de mon quotidien pour le regarder comme un cadeau du ciel plein de chouettes surprises à la quanêlleuh (pure provocation d'un lecteur) et à la bonne humeur, opportunité de partager cela via la toile... et formidable prétexte de bavardage. Je me contenterai de parler pour de vrai à présent, dans des dialogues à plusieurs... jusqu'à une prochaine aventure bloggable peut-être. D'ici là, comme dirait ce cher Markus Schulze, présentateur de popXport sur Deutsche Welle, "ciao, bye bye, und hasta luego !". Et "vi ses", qu'il ne dit pas, ce que je ne lui pardonne que parce qu'il m'a fait découvrir Lena Meyer-Landrut avant l'Eurovision.

Mittwoch, 23. Juni 2010

En annan typisk svensk kvinna

Hier, à l'atelier de français du Språkcaféet, j'ai pu discuter avec une jeune étudiante très sympathique, et très suédoise, pas pour les mêmes raisons que cette Suédoise typique déjà décrite, cependant. D'accord, elle était blonde aux yeux bleus, mais avec un carré à frange qu'on voit peu ici. J'aime bien voir que cette coupe sied parfaitement à des gens, mais l'ayant porté des années, je sais que je ne fais pas partie de ces personnes, hum. La demoiselle était très suédoise au sens où elle était très contente de sa nationalité, et déplorait que certains Suédois se dénigrent eux-même, le tout sans excès de nationalisme, en Suède, il est toujours bien vu de rester lagom. Et je ne crois pas que je trouverais sympathique une vraie chauvine militante.


[Merci SVD. Au passage, concernant la polémique de l'entrée dans l'église, le compromis a été, pour le roi, d'accompagner sa fille... jusqu'à la moitié de l'allée.]

Elle m'a d'abord avoué ne pas avoir regardé le mariage de la princesse héritière à la télé samedi, mais elle espère bien pouvoir le faire
via internet. Elle aime la monarchie, pour de vrai, et ne souhaite pas sa destruction avant la fin du monde. Elle a déjà regardé des photos de la cérémonie dans le journal, et a trouvé Victoria très belle, moi aussi d'ailleurs. [Et pourtant, je préfère normalement l'allure de Madeleine !]. Et aussi, elle a lu un extrait du discours de Daniel, en anglais avec des morceaux en suédois, gnu, que j'ai pour ma part vaguement écouté en entier. Le détail romantique qui tue, et qui marque les Suédois fiers de l'être comme elle, ou les Bisounours tricolores, est le moment où il explique qu'une fois, Victoria, avant de partir un mois en Chine, lui a remis une boîte contenant 30 lettres, une pour chaque jour d'absence. Notre réaction à toutes les deux : Et d'un, comment trouver le temps d'écrire tout ça ? Et de deux, où dénicher autant d'inspiration ? C'est beau, l'amour... et l'union royale médiatisée.


[Slottskogen, jour de Pâques.]

L'autre élément qui m'a marquée dans l'amour du pays natal chez cette jeune Scandinave a en fait provoqué un éclat de rire de ma part. Elle m'a dit qu'elle trouvait que ses compatriotes ne montraient pas assez leur drapeau. Euuuh, que ce soit en connaissant l'existence des journées du drapeau, ou en ayant assez parcouru la campagne en train pour y voir quasiment autant de bannières que de maisons, je ne suis pas d'accord... Et lui ai expliqué mon point de vue, qui a eu l'air de la rassurer sur le sentiment national des autres Suédois.

Et puis elle aimait les traditions, et ça m'a rendue nostalgique par avance, parce que très bientôt, je ne suivrai plus que de loin les coutumes locales, et même si je me sens française et heureuse de l'être, hé bé je la soutiens, les Suédois devraient être contents de l'être, ils sont fous mais également très chouettes, tout simplement... Qu'on ne me demande pas de justifier objectivement cette affirmation née d'une observation amusée et naïve de cinq mois !

Montag, 21. Juni 2010

På norska landet (Dans la campagne norvégienne)

Comme je l'avais indiqué dans un précédent article, j'ai passé le week-end à Evenstad, en Norvège, plutôt au Nord, et dans de petites montagnes ou collines très bien en chair. Ce fut la Campagne, la Cambrousse, mais aussi... [Avec les photos très réussies de Rat des champs !]

Un Campus


Campus isolé, perdu dans cette magnifique vallée, avec un cadre naturel fantastique remplaçant le confort de la civilisation.

Du Crapahutage

A la recherche du sommet d'une montagne sans jamais la grimper, suivant un joli chemin où l'on peut croiser...


... Des chèvres...


... Des moutons dont des bébés gloutons...


... Et un étang à l'air enchanté !


Une autre fois, nous nous sommes promenées avec l'idée d'un parcours dans la forêt, peu dégagé...


... Pour finir par découvrir par hasard un lac splendide !

Si ce n'est pas de la sérendipité, ça... [Mot appris dans cette expo.]

Des Cabanes


Pour les autochtones, aucun trou n'est assez paumé pour ne pas y construire de maison, sans doute de vacances. On notera la sublime déco près de la fenêtre, hum.

De la Cannelle, des boulettes de viande et Compagnie


Parce que les supermarchés suédois dévalisés par le Rat des villes sont un complément appréciable à la minuscule et onéreuse boutique locale. Et parce que ma mission sur cette terre est de convertir mon prochain à la fika.

Des Campagnols d'étude

Absolument mignons à mon avis, mais source de tas de défis que le Rat des champs relève avec énergie, croisons les doigts pour la suite, contre les espèces intruses et les oiseaux voraces capables d'ouvrir des pièges, si, si.


Du Calme et de la sérénité


A rompre de nombreux bavardages, parce que si nous ne l'avions pas fait, qui aurait complété les paysages d'éclats de voix et de rire, hein ?

Au moins un Coucher de soleil


D'une beauté à en ressortir d'un chaleureux bâtiment après des heures de marche et le (re)visionnage du quelque peu perturbant film "L'effet papillon".

Hé oui, Evenstad vaut bien un long voyage en train, et même la légère appréhension due à un contrôle par la douane suédoise au retour, qui a été bien plus simple et rapide que mon expérience avec de rustres Norvégiens. Un grand takk au Rat des champs pour son accueil !

Samstag, 19. Juni 2010

Nu är det dags! (C'est le moment !)

Ouh que j'aime la publication automatique, je serais morte de culpabilité à l'idée que vous, pauvres lecteurs, puissiez oublier l'événement du jour...



Cet après-midi, sans doute sous la pluie,Victoria et Daniel se diront oui ! Mariage pluvieux, mariage heureux ? Hmm, en tout cas, j'ai une pensée de compassion à l'égard des gens qui vont défiler dans le cortège, et de ceux qui les observeront depuis leurs refuges sous des parapluies.



Les invités au mariage, eux, seront sans doute consolés par de la nourriture et de la boisson de folie ! Les citoyens lambda peuvent cependant profiter de l'offre spéciale des 7 Eleven, une fika à 32 SKR au lieu de 20 SKR, mais avec à la place du Kanelbulle ou du croissant, un mazarin aux blåbär, un des produits officiels du mariage qu'il serait temps de songer à écouler. Appétissant ? Hmm, pas pour moi, j'aurais voulu une part du gâteau qui sera paraît-il tout blanc, avec autant de sucre et de crème qu'une pâtisserie suédoise se respectant.Malheureusement, mon carton d'invitation a dû se perdre en chemin...

Freitag, 18. Juni 2010

Destination X

Göteborg est riche de plusieurs musées, je n'ai pris la peine d'en visiter que deux, à entrée gratuite, youpi, le Röhsska museet et le Världskulturmuseet. Le premier se consacre à la mode et au design, je n'ai pas trop accroché, j'ai l'impression que toute occasion est bonne ici pour ressortir des objets Ikea. On présente l'histoire du design, comment il devient populaire, et pof, Chocapikea ! Le second, musée des cultures du monde, a notamment une expo sur les voyageurs de toutes sortes, nommée "Destination X", dont j'avais lu une description dans le journal il y a fort longtemps, et que j'ai finalement parcourue cette semaine.

Hé bien, là, j'ai bien aimé. Des photos, des vidéos, des textes, des objets, bien organisés, pas possible de s'ennuyer en découvrant pourquoi on voyage, et comment, dans deux trois salles seulement, mais avec suffisament de matière. Intéressant, affligeant quand on pense aux réfugiés, et... motivant de la vie grâce aux Baffin babes, je suis restée plantée devant le film les présentant, même si je me verrais mal les imiter : ces quatre jeunes Norvégiennes ont passé 80 jours à skier sur l'île de Baffin au Canada, et wahou, ça vaut le détour de regarder ça de plus près. Elles ont la pêche !

En partant de là, j'ai pensé à la question que l'on me pose souvent ici, à savoir les raisons m'ayant poussé à apprendre le suédois et à venir en Suède. Hum, je ne le sais même pas trop moi-même, en tout cas, c'était une histoire de vouloir apprendre une langue du Nord, celle d'un pays me fascinant je ne sais comment, et puis d'avoir assez apprécié ça pour avoir envie d'aller plus loin dans ma découverte. Pas de famille suédoise ou de pojkvän (petit ami) local, je suis juste curieuse, et des fois, d'ailleurs, je pars dans des endroits bizarres. Ma prochaine destination...


C'est là ! La gare d'Evenstad en Norvège, que j'atteindrai normalement au moment de la publication automatique de cet article. Le rat des villes rend visite au rat des champs et à ses campagnols d'étude... Une petite aventure dans la cambrousse en perspective !

[Merci au rat des champs pour cette photo !]

Donnerstag, 17. Juni 2010

Ó, guð vors lands! Ó, lands vors guð! (Ô Dieu d'Islande ! Ô Dieu d'Islande !)

Au sens strict, la Scandinavie ne correspond qu'à la Norvège et à la Suède. Dans un sens un peu plus lâche, on y ajoute le Danemark. Des fois, même, la Finlande, les îles Féroé, le Svalbard, le Groenland et l'Islande. [Merci Wiki.]


Et aujourd'hui, après les fêtes nationales de la Norvège,du Danemark, et de la Suède elle-même, mon pays d'accueil honore son voisin lointain et îlien en affichant quelques drapeaux dans les rues. Quant à moi, comme d'hab', je fais un article avec la recette bien connue du début de l'hymne national en titre, remarquant au passage que l'islandais ressemble au suédois mais juste un peu, du drapeau en image, et d'une remarque sur l'addiction suédoise à la symbolique des drapeaux. Ah non, j'avais presque oublié ce dernier élément... Je me demande à quoi ressemble la réserve de drapeaux de la ville. Bizarrement, je me la représente comme la fabrique de jouets du Père Noël, avec tout plein d'étagères, mais à la place des lutins, des trolls.

Adjööö (Au revoaaar)

Ô soulagement béni... J'aimais le sujet de mon stage, et j'ai appris des choses, si si. J'appréciais les gens que je cotoyais ici. Mais j'ai vécu des moments difficiles, à cause de l'indisponibilité chronique et suspecte de mes deux encadrants, mari et femme travaillant dans la campagne, se rendant très rarement sur leurs lieux de travail (Göteborg pour elle, Stockholm pour lui), répondant de manière sporadique aux courriels, m'oubliant alors même que je suis une grande pro du harcèlement, s'investissant peu dans les projets qu'ils m'ont eux-même proposés, alors même qu'ils devraient être intéressés, et que je pense ne pas être complètement nulle, bien que je sois dépendante de leur soutien. Bref. Ras-le-bol, malgré la gentillesse de ma maître de stage lors de nos rares entrevues. Frustration, même avec deux fikas par semaine. Dégoût, et pas que des descriptions de cadavres de phoques.

Cependant, mon rapport a été remis au secrétariat à Parisse par un gentil garçon lundi dernier, et j'ai présenté oralement mon travail au centre. Je n'ai plus qu'à raccourcir ce Power point et mon flot de paroles pour ma vraie soutenance... Et sans doute à m'armer de courage pour expliquer que je ne suis pas entièrement responsable de l'avancée moyenne de mes travaux, j'aurais bien voulu faire plus, hein. Je ne vais pas faire une retranscription de mon dialogue avec mon encadrant masculin, juste dire qu'il avait des prétextes stupides pour ne pas m'aider à aller plus loin. Tant pis pour eux, après tout, moi, j'espère bien valider mes acquis... Et trouver mieux pour l'an prochain, avec à ce jour l'idée de traverser la Manche pour apprendre des trucs en épidémio des végétaux.

Ma maître de stage est bien entendu arrivée en retard à mon oral, et je ne l'ai pas attendue, parce que les bouchons sur la route, jolie excuse, mais j'ai des souvenirs d'une fable nommée "Le lièvre et la tortue", qu'on ne compte pas sur moi pour prendre le lièvre en pitié. [Même si ceux que je vois tous les matins ou presque sont absolument craquants.] Elle a été gentille après, en venant me féliciter et me demander qu'on garde contact. Je la connais bien, maintenant, et savais que les choses se passeraient ainsi !

Le petit public de mon oral a posé des questions intelligentes et intéressantes, et a semblé content d'être là. Je m'étais fendue d'un courriel collectif pour annoncer ma soutenance, relisant dix mille fois au moins le texte en suédois, j'ai reçu un compliment sur ces lignes qui ne devaient donc pas être trop ridicules, ouf. [J'ai peur des courriels collectifs, pas des courriels individuels, j'ai l'impression de me mettre toute seule au pilori.] Je suis heureuse d'avoir fait expliqué mon taff à ces personnes adorables avec qui j'ai partagé des fikas, des déjeuners, des discussions sans gâteaux ou sandwich aussi, ou même un bureau. Et je suis ravie d'avoir pu comparer mon expérience à celle d'une future thésarde de ma maître de stage, et à celle de son post-doc allemand en congé parental qui a eu l'extrême gentillesse de se déplacer pour mon exposé. Apparemment, la collaboration avec ces gens est difficile pour tout le monde, brrr.

Pourtant, maintenant, je m'en fiche, c'est terminé, et le bilan n'est pas si négatif que ça. Collègues sympathiques, routine remplie de moments peinards ou d'activités enthousiasmantes avec des rencontres de personnes passionnantes et jättesnälla (très gentilles), voyages et excursions dans un merveilleux pays et ses voisins... Non, je ne peux pas me plaindre, même si je l'ai fait à moult reprises, hum. Schtroump grognon a été très heureux, au fond.