Après trois jours au centre, je me rends mieux compte de ce qui va être mon quotidien de travail, même si, évidemment, le contenu de mon stage évoluera en fonction des avancées et stagnations de mes recherches. Quelle grande pensée ! J'ai aussi des considérations plus directes, par exemple j'ai réalisé ce matin que les piles de mon appareil photo sont presque à plat, il faudra que je songe à en racheter, j'ai dû me limiter dans mes élans d'immortalisation, dommage car j'étais très motivée. Heureusement, ça n'atteint pas ma bonne humeur car mon stage me réjouit.
Déjà, bien que le début de mon trajet soit peu intéressant, je marche à côté d'une route, passant devant la Chalmers universitet, le centre de géologie, un hôpital... Mais après j'arrive dans le très joli quartier du centre, où je rêverais d'avoir une maison tellement c'est chou.
Et puis y'a pas trop de glace dans le coin, c'est plutôt neigeux tout doux. Cependant, ne passant pas ma vie dehors, il m'a fallu trouver d'autres raisons d'aimer mon stage. Hé bien, je n'ai pas cherché longtemps, les voici.
Pour commencer, j'étais intéressée par mon sujet, à savoir la modélisation de la propagation d'une maladie dans une population hétérogène de phoques. Maintenant, ça me motive ! Parce que les possibilités de modèles sont grandes, que l'enjeu est théorique - je dois utiliser un modèle sorti droit de l'imagination d'un chercheur spécialisé en rongeurs, mais aussi euh empirique ? Car ma maître de stage a des données intéressantes sur les deux vagues d'épidémie en 1988 et 2002. Au passage, de vrais carnages, à chaque fois la moitié de la population a été décimée...
J'ai découvert les multiples aspects de mon sujet en faisant de la biblio, ce qui a été chouette au-delà de l'intérêt intellectuel. ça m'a rempli de gratitude envers l'université car j'ai accès à toutes les publis en ligne. Et puis je trouve remarquable que les publis spécifiques à la maladie proviennent toutes de Suède, d'Angleterre, d'Allemagne, du Danemark ou des Pays-Bas, car c'est là que des phoques sont mourus par milliers. C'est remarquable dans le sens où toutes ces équipes essaient de comprendre le même truc à partir des données de leur coin, chacun développant son propre modèle et le testant avec ses observations. Un peu comme pour toute recherche j'imagine, mais là, je peux repérer les équipes sur une carte, je saurais pas expliquer pourquoi, mais j'aime bien.
Au passage, quand même, je lève les yeux de mon écran rempli d'articles passionnants, des fois. Et j'ai une vue mignonnette, trouvé-je.
Le sujet, les paysages... ah oui, les gens ! J'ai déjà dit que ma maître de stage est attentive. Elle est présente les mercredis et vendredis, passe parfois d'autres jours, et est réactive via courriel le reste du temps, lorsqu'elle travaille depuis chez elle, peut-être avec son collaborateur préféré qui n'est autre que son mari, embauché dans la capitale du pays. J'aurai d'autres encadrants, que je n'ai pas encore rencontrés. Je n'ai pas vu le mari non plus d'ailleurs, alors même qu'il est responsable des données que j'utiliserai... En tout cas, j'ai déjà bien discuté avec ma maître de stage qui est contente de voir mon enthousiasme, reste à voir ce que produira cet enthousiasme !
Il y a aussi des gens que je cotoierai quotidiennement sans travailler avec eux. Je squatte actuellement le bureau d'un chercheur parti en Afrique, et lui pique ainsi au passage son voisin allemand très serviable. Il m'a expliqué des trucs méga utiles, par exemple comment acheter une carte de transport. Au début nous ne savions pas trop en quelle langue nous parler, nous avons commencé en suédois, changeant parfois vers l'anglais que nous maîtrisons tous les deux mieux, et puis aujourd'hui j'ai pris les devants et lui ai vraiment parlé en allemand, c'est mieux je trouve. Le centre est peuplé de plusieurs Allemands, dont deux que j'ai rencontrés au séminaire de ce midi. Le mercredi est le jour du séminaire, aujourd'hui sur l'évolution de l'homme, présentée par un physicien qui fait de la bio, c'est une bonne approche mais je trouve toujours ça rigolo, encore une fois je ne saurai l'expliquer. La présentation est suivie d'une discussion autour d'un café... et de gâteau à la cannelle ! Comprendre sorte de kouign amann à la cannelle, miam. J'en avais déjà mangé ce matin car le mercredi c'est aussi le jour du fika gratuit au centre, boisson chaude et gâteau à 10h ! J'ai ainsi pu discuter avec des chercheuses du centre, j'ai donc découvert que je peux converser avec des gens sans qu'ils s'enfuient, ce dont je doutais car je n'ose pas ouvrir la bouche au déjeuner...
Sur ce, j'ai assez parlé, il faut savoir s'arrêter. Tout comme il faut savoir s'arrêter de travailler. Ma maître de stage m'a mise dehors à 17h15 en me disant qu'après cinq heures, il est interdit de bosser ! Sauf chez soi, si vraiment il le faut. Elle m'a expliqué que sinon on tombait malade, on était fatigué, on perdait en efficacité, etc. Je me suis ainsi rappelé que si j'ai appris le suédois, c'est notamment parce que ces gens ont la réputation de vivre sainement. ça, ça va dans le bon sens ! Va' kul !
Déjà, bien que le début de mon trajet soit peu intéressant, je marche à côté d'une route, passant devant la Chalmers universitet, le centre de géologie, un hôpital... Mais après j'arrive dans le très joli quartier du centre, où je rêverais d'avoir une maison tellement c'est chou.
Et puis y'a pas trop de glace dans le coin, c'est plutôt neigeux tout doux. Cependant, ne passant pas ma vie dehors, il m'a fallu trouver d'autres raisons d'aimer mon stage. Hé bien, je n'ai pas cherché longtemps, les voici.
Pour commencer, j'étais intéressée par mon sujet, à savoir la modélisation de la propagation d'une maladie dans une population hétérogène de phoques. Maintenant, ça me motive ! Parce que les possibilités de modèles sont grandes, que l'enjeu est théorique - je dois utiliser un modèle sorti droit de l'imagination d'un chercheur spécialisé en rongeurs, mais aussi euh empirique ? Car ma maître de stage a des données intéressantes sur les deux vagues d'épidémie en 1988 et 2002. Au passage, de vrais carnages, à chaque fois la moitié de la population a été décimée...
J'ai découvert les multiples aspects de mon sujet en faisant de la biblio, ce qui a été chouette au-delà de l'intérêt intellectuel. ça m'a rempli de gratitude envers l'université car j'ai accès à toutes les publis en ligne. Et puis je trouve remarquable que les publis spécifiques à la maladie proviennent toutes de Suède, d'Angleterre, d'Allemagne, du Danemark ou des Pays-Bas, car c'est là que des phoques sont mourus par milliers. C'est remarquable dans le sens où toutes ces équipes essaient de comprendre le même truc à partir des données de leur coin, chacun développant son propre modèle et le testant avec ses observations. Un peu comme pour toute recherche j'imagine, mais là, je peux repérer les équipes sur une carte, je saurais pas expliquer pourquoi, mais j'aime bien.
Au passage, quand même, je lève les yeux de mon écran rempli d'articles passionnants, des fois. Et j'ai une vue mignonnette, trouvé-je.
Le sujet, les paysages... ah oui, les gens ! J'ai déjà dit que ma maître de stage est attentive. Elle est présente les mercredis et vendredis, passe parfois d'autres jours, et est réactive via courriel le reste du temps, lorsqu'elle travaille depuis chez elle, peut-être avec son collaborateur préféré qui n'est autre que son mari, embauché dans la capitale du pays. J'aurai d'autres encadrants, que je n'ai pas encore rencontrés. Je n'ai pas vu le mari non plus d'ailleurs, alors même qu'il est responsable des données que j'utiliserai... En tout cas, j'ai déjà bien discuté avec ma maître de stage qui est contente de voir mon enthousiasme, reste à voir ce que produira cet enthousiasme !
Il y a aussi des gens que je cotoierai quotidiennement sans travailler avec eux. Je squatte actuellement le bureau d'un chercheur parti en Afrique, et lui pique ainsi au passage son voisin allemand très serviable. Il m'a expliqué des trucs méga utiles, par exemple comment acheter une carte de transport. Au début nous ne savions pas trop en quelle langue nous parler, nous avons commencé en suédois, changeant parfois vers l'anglais que nous maîtrisons tous les deux mieux, et puis aujourd'hui j'ai pris les devants et lui ai vraiment parlé en allemand, c'est mieux je trouve. Le centre est peuplé de plusieurs Allemands, dont deux que j'ai rencontrés au séminaire de ce midi. Le mercredi est le jour du séminaire, aujourd'hui sur l'évolution de l'homme, présentée par un physicien qui fait de la bio, c'est une bonne approche mais je trouve toujours ça rigolo, encore une fois je ne saurai l'expliquer. La présentation est suivie d'une discussion autour d'un café... et de gâteau à la cannelle ! Comprendre sorte de kouign amann à la cannelle, miam. J'en avais déjà mangé ce matin car le mercredi c'est aussi le jour du fika gratuit au centre, boisson chaude et gâteau à 10h ! J'ai ainsi pu discuter avec des chercheuses du centre, j'ai donc découvert que je peux converser avec des gens sans qu'ils s'enfuient, ce dont je doutais car je n'ose pas ouvrir la bouche au déjeuner...
Sur ce, j'ai assez parlé, il faut savoir s'arrêter. Tout comme il faut savoir s'arrêter de travailler. Ma maître de stage m'a mise dehors à 17h15 en me disant qu'après cinq heures, il est interdit de bosser ! Sauf chez soi, si vraiment il le faut. Elle m'a expliqué que sinon on tombait malade, on était fatigué, on perdait en efficacité, etc. Je me suis ainsi rappelé que si j'ai appris le suédois, c'est notamment parce que ces gens ont la réputation de vivre sainement. ça, ça va dans le bon sens ! Va' kul !
Je veux du kouign amann à la canelle !
AntwortenLöschenmessage de klervia la française (déseperemment)
AntwortenLöschenici aussi il neige à vannes... (on est le 11/02/10)
et sinon moi aussi je veux qu'on me vire à cinq heure pour me dire de me reposer! (bon ça va il n'est que onze heure...)
gros bisou!
bouhou!
@Adrien : Bah, tu y goûteras sans doute ! C'est méga bon, vraiment, et puis c'est associé au fait de boire un café avec des gens alors j'aime encore plus.
AntwortenLöschen@Klev : La date s'affiche hi hi ma pauvre Klervia. Tu as beaucoup d'heures de cours ?
hum, c'est sur que le kouign amann à la canelle fait carrément envie! je prend enfin le temps de lire ton blog, je dirais même que je n'arrive pas à décrocher de la lecture alors que je dois faire autre chose (recherche de stage, encore et toujours, mais ça avance plutot bien!) tu donne vraiment envie de visiter ce pays (mais peutêtre pas encore de faire des modéles informatiques d'épidémiologie, c'est un défi plus compliqué à relever!^^) bisoux
AntwortenLöschenMais j'imagine alors que tu n'as pas dû bosser loin de là où je suis, peut-être même dans le même bâtiment que moi ! Je suis dans le bâtiment de zoologie dans le département de systématique à l'université de Göteborg ^^ Je suis curieux du coup, t'en es où maintenant ? Et dans quel cadre était ton stage ? Et, et... C'est pas trop triste de quitter la Suède ? :(
AntwortenLöschenHé bien maintenant je suis en mastère spécialisé de santé publique pour approfondir mon goût de modélisation des maladies infectieuses après un M2 d'écologie théorique de Paris 6 (ton master de systémétique est de P6 non ?).
AntwortenLöschenJ'étais au département d'écologie marine qui n'est pas loin du département de zoologie, mais en bas du jardin botanique, après l'hosto. Tu es en stage ou en thèse ? Pourquoi Göteborg au fait ?
Evidemment quitter la Suède marque la fin de beaucoup de découvertes mais je continue à lire un peu en suédois notamment svd.se et à regarder des émissions en ligne ! :o) Et mon copain aurait trop froid pour aller vivre en Scandinavie je crois.
Oui mon master de systématique était bien à P6 en même temps qu'au Muséum. Je suppose que ton M2 d'écologie théorique c'était le M2 EBE l'année dernière ? Si oui on a dû être pas loin de se croiser ^^ Là je suis en DES, un stage d'un an, faute d'avoir trouvé une thèse après mon master :( Je fait de la systématique des annélides (oligochètes) et il se trouve que le plus grand spécialiste mondial de ce groupe est à Göteborg (Christer Erséus). En fait il y a pas mal de systématiciens des invertébrés en Scandinavie et je sais que l'anglais y est facilement parlé (à part des expressions bidons je ne comprends rien au Suédois, je suis très mauvais en langues :( ), ce n'est donc pas tout à fait un hasard si je me retrouve là ^^
AntwortenLöschenJ'aurais bien voulu rester à Göteborg mais je n'y ai pas trouvé de thèse. Mais c'est sûr, j'y repasserai, je me suis fait plusieurs amis très sympas ici.
En tout cas c'est sympa de voir qu'une consoeur Française en science de la vie est venue quelque temps avant moi étudier près de là où je suis !