Sonntag, 28. März 2010

Vad gör du just nu? (Que fais-tu en ce moment ?)

J'imagine que c'est ce que demande la version suédoise de Facebook à côté du statut, je l'avais autrefois, mais j'ai oublié. Toujours est-il que c'est également ce que je peux lire sur le livret des cours de l'an prochain de l'université de Göteborg. En ce moment, les universités de tout le pays se battent pour attirer des étudiants. Entre ce gros fascicule de 300 pages que j'ai pu prendre dans un énorme tas au centre, les publicités sur le journal en ligne que je préfère (le Svenska Dagsbladet, j'ai rien contre le Dagens Nyheter ou DN., seul journal au monde dont le nom finit par un point, j'ai juste pris l'habitude de SVD) ou même sur Spotify, l'équivalent suédois de Deezer, je n'ai pas pu rater le coche. Il est vrai que j'avais d'abord lu un article dans un journal étudiant expliquant que les différents établissements de l'enseignement supérieur avaient un assez gros budget de comm' au printemps.

Gros, ça veut dire deux millions de couronnes pour l'université d'Umeå par exemple. En même temps, qui aurait envie d'aller étudier tout au Nord de la Suède dans cette petite ville ? Brrr, pas moi. L'université Södertörn à Stockholm, toute jeune et que peu de gens connaissent, met 570 000 couronnes dans sa campagne d'annonces dans les transports en commun. [Une couronne, c'est à peu près dix centimes d'euros.] Cependant, toutes n'ont pas autant besoin de publicité. La Karolinska, célèbre fac de médecine à Stockholm, se contente surtout d'informer les gens sur les différents cursus, pas la peine de persuader les gens qu'elle est bonne, tout le monde le sait.

Les sites d'université que j'ai consultés, ceux de l'université d'Umeå et de l'université d'Örebrö (au centre le la Suède, à la même hauteur que Stockholm) sont très bien faits. Et le livret de l'université de Göteborg aussi. J'y ai lu des témoignages d'étudiants heureux, une description positive de la ville, la présentation de services utiles comme celui aidant à commencer sa carrière, etc. Tout cela est donc très bien préparé. Ici, le prix de la formation ne joue aucun rôle, puisque les établissements d'enseignement supérieur sont gratuits. En revanche, savoir si l'on trouvera un logement à loyer modéré dans l'agglomération, si l'on pourra s'amuser le week-end, et bien entendu si l'on aura une formation à la fois intéressante et efficace sont d'importants critères de décision. D'où la montagne de communication de la part des universités.

Au passage, pour rentrer à l'université, deux possibilités s'ouvrent à tout Suédois à la fin du lycée. Soit son dossier est assez bon et il peut d'office postuler à toute formation, soit ce n'est pas le cas et il doit passer un examen nommé högskolprovet (examen d'entrée aux grandes écoles) composé de cinq épreuves. Une de vocabulaire suédois, une de logique, une de compréhension écrite en suédois, une d'étude de documents graphiques comme des diagrammes, des tableaux et des cartes, et une autre de compréhension écrite, mais en anglais. Il y a donc deux chances de parvenir à étudier.

Et encore, après, avoir une place peut dépendre du cursus. Prenons l'exemple de la médecine. Pour rentrer en fac de médecine, il faut avoir obtenu la note maximale lors des examens au lycée. Seulement, l'échelle des notes est assez resserrée pour qu'il y ait plus de candidats avec la note maximale que de place en médecine. Je trouve ce système étonnant car en Allemagne, la sélection se fait aussi sur les notes, mais celles-ci sont assez précises pour permettre un tri direct. Du coup, ici, les futurs docteurs sont tout bonnement... tirés au sort parmi les candidats. Jamais ils ne passeront de concours. L'orientation vers les différentes spécialités, ensuite, se joue sur dossier, et sur... contacts. Finalement, l'égalité des chances en l'absence de concours, c'est ptêt pas gagné.

A part médecine, que peut-on étudier ? Pleiiin de choses bien sûr. Deux grandes possibilités existent. D'une part, se construire tout seule comme un grand un parcours en mettant les cours que l'on veut dedans, en prenant garde de choisir une majeure, cependant. Ce système, qui présente certains risques si on prend ses cours au pif, se nomme "fristående kurser" (cours indépendants). D'autre part, s'intégrer à un cursus tout fait, comportant évidemment des spécialités et options variées, mais tout de même organisé par avance. Cela s'appelle un "programm" (dois-je traduire ce mot ?). Certains cursus amènent à un "yrkesexamen", examen professionnel, que je comparerais aux certifications en France, genre les trucs dont on ne se passe pas dans le domaine de la santé. D'autres amènent tout simplement à un examen général de niveau basique (DEUG, ou licence) ou avancé (un an après la licence, ou master), et sont plus libres. D'ailleurs, on les passe un peu quand on veut des fois. Les stagiaires de M2 du centre soutiendront leur mémoire... quand ils l'auront fini. A la fin de ses études, chacun doit chercher un examen, le demander, il n'est pas forcément prédéfini, c'est ouf !

Et en ouf aussi, la diversité de ce que l'on peut choisir d'étudier. Un des Suédois de mon groupe de jeunes est "promoteur de santé", il a étudié deux ou trois ans et apprend à présent à des salariés d'entreprise à vivre sainement. Et sur le site de l'université d'Örebrö, j'ai été étonnée par le programme "Måltidsekolog". Au bout de trois ans, on devient... "écologiste des repas". Le nom est rigolo à mes yeux. Vu le contenu du cursus (biologie, nutrition, écologie), ça doit correspondre à un truc dans l'agroalimentaire, sans trop de technique et sans économie. Le but est ensuite d'être capable d'organiser et de promouvoir des aliments sains, non contaminés, et respectueux de l'environnement, y compris du climat. Je pense que c'est méga tendance. J'espère que ça le restera assez longtemps pour que tous les diplômés trouvent du travail...

J'imagine qu'en France aussi, il y a des noms de métiers farfelus mais passionnants, seulement ici, ils me sautent aux yeux puisque je suis entourée de publicité les présentant. Et j'avoue que ça m'amuse beaucoup de découvrir le système suédois et ses particularités !

2 Kommentare:

  1. intéressant et étonnant!!!!

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  2. @PCC : Ah et la fille dont je parle dans l'article suivant m'a expliqué que son copain faisait médecine pour devenir chercheur, il aurait pu faire médecine vétérinaire mais... c'est plus facile d'entrer en médecine.

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