En Suède, c'est bien connu, l'éducation est gratuite, y compris dans l'enseignement supérieur. Cela ne signifie bien sûr qu'une chose, à savoir que l'on ne paie pas de droits d'inscription à l'université, même si l'on est étranger d'ailleurs, mais cela va bientôt changer pour les non ressortissants de l'Union Européenne. Apparemment, le contribuable suédois n'a pas vraiment envie de financer les études de personnes ne restant pas travailler en Suède ensuite. Le sujet est assez épineux car on peut aussi lire que la Suède ne permet pas vraiment aux étudiants étrangers de trouver un emploi... Je comprends les deux points de vues, je ne sais donc pas trop sur quel pied danser. Aussi, pour l'instant, je me limiterai à dire que je trouve fantastique que les établissements d'enseignement supérieur soient gratuits pour tout Suédois. Seulement, les pauvres étudiants ne vivent pas seulement de cours et d'eau fraîche... Comment financer sa vie quotidienne dans cette terre nordique ?
Le système est à la fois simple et compliqué. Simple, d'abord, parce que tout étudiant est égal face à l'aide financière de l'Etat, quels que soient les revenus des parents et le nombre de frères et soeurs sur les bancs de la fac. Il suffit d'être étudiant, enfin il suffit d'être inscrit dans une université et d'y passer des examens. Au språkcaféet, j'ai discuté avec une fille qui suivait des cours d'espagnol à distance pour pouvoir être financée lors de ses crapahutages en Amérique du Sud. Elle n'était donc pas vraiment étudiante... Compliqué, enfin difficile à saisir au début pour moi, parce que le studiemedel, fonds pour faire ses études, est composé de deux parties, toutes deux facultatives. L'une, le studiebidrag, est une bourse d'environ 250 euros par mois. L'autre, le studielån, est un emprunt à faible intérêt d'au maximum environ 500 euros mensuels.
Tout étudiant a le droit à 6 ans de studiemedel, indépendemment de la somme reçus lors de ces années. Après, si la personne étudie encore, hé bien, qu'elle se débrouille avec des petits boulots ou des bourses. Ce midi, j'ai discuté avec un stagiaire de M2 qui, avant de se lancer dans l'écologie marine, a suivi quelques cours de religion, histoire et chimie, et qui a donc épuisé son studiemedel en février alors qu'il n'a pas encore écrit son mémoire. Heureusement, il a une bourse, stipendium. Ici, je trouve assez fréquent de rencontrer des gens ayant changé d'orientation au début de leur cursus. A l'institut, j'ai même parlé avec une thésarde mère de famille qui a repris des études de biologie quand elle en a eu assez de souffrir de la turbulence des élèves de ses classes de maternelle. D'accord, elle constitue une exception. En revanche, les débuts hésitants existent bel et bien, malgré le fait que beaucoup de jeunes bacheliers prennent une ou plusieurs années sabbatiques afin de prendre le temps de voyager et de réfléchir à leur orientation. Les 6 ans de studiemedel sont bien utiles à ceux qui ont fait fausse route au départ. Mais le stagiaire de M2 m'a expliqué que l'Etat parlait de réduire la durée du studiemedel afin de ne financer que des "vraies études". J'imagine que la décision dépend de facteurs financiers indéchiffrables pour moi. Cependant, je tiens à dire que j'admire assez ce système actuel où l'on a le droit à l'erreur. Et où l'on prend son temps pour trouver sa voie !
Au språkcaféet, j'ai également rencontré un jeune ingénieur qui a pris deux années sabbatiques séparées lors de ses études à Göteborg, à chaque fois pour filer en Espagne parce qu'il en avait assez de la ville et voulait changer un peu d'horizon. Qu'on se rassure, les années sabbatiques sont plus souvent financées par des petits boulots que le Studiemedel ! Être étudiant est un facteur assez discriminant, à part pour des gens malins comme l'ancienne voyageuse en Argentine. Je ne dois pas omettre de signaler que l'âge ne joue aucun rôle. L'ancienne institutrice reconvertie en biologiste au centre a pu prendre le studiemedel pour vivre lors de sa seconde formation. Après, évidemment, il s'agit de rembourser le studielån, mon prof de suédois en France avait dit que c'était un énorme soulagement pour les Suédois d'avoir terminé de le payer. Notons que l'on ne doit rembourser son studielån qu'à partir du moment où l'on gagne assez. En définitive, un système assez bien pensé !
On peut même se débrouiller encore mieux en pensant plus. L'unité Innovation de la Chalmers, université scientifique et technique de Göteborg, organise au printemps un concours de projets dont les gagnants, ayant dû présenter leur idée en cinq minutes chrono, se verront financés pendant six mois, du moins c'est ce que je croyais en voyant cette affiche. [Le slogan signifie "Gagne des fonds d'études pour six mois".] J'ai fureté sur le site de Chalmers innovation et ai constaté qu'il ne s'agit pas vraiment de s'acheter du muesli et du lait avec l'argent, non non non, la bourse d'environ 2500 euros servira aux voyages d'affaires, aux tests techniques, aux rendez-vous avec de potentiels collaborateurs et clients, bref, elle sera au service du projet. Les heureux étudiants motivés devront présenter les résultats devant un jury au bout de six mois, et auront le droit au soutien d'un coach de bourse tout au long des six mois. Bref, j'ai du mal à accepter que ce soit un studiemedel, c'est plutôt un financement de projet, mais bon, cette publicité, aussi mensongère puisse-t-elle sembler, fera plus facilement lever les yeux aux passants étudiants, habitués à réagir à ce mot si important pour eux !
Le système est à la fois simple et compliqué. Simple, d'abord, parce que tout étudiant est égal face à l'aide financière de l'Etat, quels que soient les revenus des parents et le nombre de frères et soeurs sur les bancs de la fac. Il suffit d'être étudiant, enfin il suffit d'être inscrit dans une université et d'y passer des examens. Au språkcaféet, j'ai discuté avec une fille qui suivait des cours d'espagnol à distance pour pouvoir être financée lors de ses crapahutages en Amérique du Sud. Elle n'était donc pas vraiment étudiante... Compliqué, enfin difficile à saisir au début pour moi, parce que le studiemedel, fonds pour faire ses études, est composé de deux parties, toutes deux facultatives. L'une, le studiebidrag, est une bourse d'environ 250 euros par mois. L'autre, le studielån, est un emprunt à faible intérêt d'au maximum environ 500 euros mensuels.
Tout étudiant a le droit à 6 ans de studiemedel, indépendemment de la somme reçus lors de ces années. Après, si la personne étudie encore, hé bien, qu'elle se débrouille avec des petits boulots ou des bourses. Ce midi, j'ai discuté avec un stagiaire de M2 qui, avant de se lancer dans l'écologie marine, a suivi quelques cours de religion, histoire et chimie, et qui a donc épuisé son studiemedel en février alors qu'il n'a pas encore écrit son mémoire. Heureusement, il a une bourse, stipendium. Ici, je trouve assez fréquent de rencontrer des gens ayant changé d'orientation au début de leur cursus. A l'institut, j'ai même parlé avec une thésarde mère de famille qui a repris des études de biologie quand elle en a eu assez de souffrir de la turbulence des élèves de ses classes de maternelle. D'accord, elle constitue une exception. En revanche, les débuts hésitants existent bel et bien, malgré le fait que beaucoup de jeunes bacheliers prennent une ou plusieurs années sabbatiques afin de prendre le temps de voyager et de réfléchir à leur orientation. Les 6 ans de studiemedel sont bien utiles à ceux qui ont fait fausse route au départ. Mais le stagiaire de M2 m'a expliqué que l'Etat parlait de réduire la durée du studiemedel afin de ne financer que des "vraies études". J'imagine que la décision dépend de facteurs financiers indéchiffrables pour moi. Cependant, je tiens à dire que j'admire assez ce système actuel où l'on a le droit à l'erreur. Et où l'on prend son temps pour trouver sa voie !
Au språkcaféet, j'ai également rencontré un jeune ingénieur qui a pris deux années sabbatiques séparées lors de ses études à Göteborg, à chaque fois pour filer en Espagne parce qu'il en avait assez de la ville et voulait changer un peu d'horizon. Qu'on se rassure, les années sabbatiques sont plus souvent financées par des petits boulots que le Studiemedel ! Être étudiant est un facteur assez discriminant, à part pour des gens malins comme l'ancienne voyageuse en Argentine. Je ne dois pas omettre de signaler que l'âge ne joue aucun rôle. L'ancienne institutrice reconvertie en biologiste au centre a pu prendre le studiemedel pour vivre lors de sa seconde formation. Après, évidemment, il s'agit de rembourser le studielån, mon prof de suédois en France avait dit que c'était un énorme soulagement pour les Suédois d'avoir terminé de le payer. Notons que l'on ne doit rembourser son studielån qu'à partir du moment où l'on gagne assez. En définitive, un système assez bien pensé !
On peut même se débrouiller encore mieux en pensant plus. L'unité Innovation de la Chalmers, université scientifique et technique de Göteborg, organise au printemps un concours de projets dont les gagnants, ayant dû présenter leur idée en cinq minutes chrono, se verront financés pendant six mois, du moins c'est ce que je croyais en voyant cette affiche. [Le slogan signifie "Gagne des fonds d'études pour six mois".] J'ai fureté sur le site de Chalmers innovation et ai constaté qu'il ne s'agit pas vraiment de s'acheter du muesli et du lait avec l'argent, non non non, la bourse d'environ 2500 euros servira aux voyages d'affaires, aux tests techniques, aux rendez-vous avec de potentiels collaborateurs et clients, bref, elle sera au service du projet. Les heureux étudiants motivés devront présenter les résultats devant un jury au bout de six mois, et auront le droit au soutien d'un coach de bourse tout au long des six mois. Bref, j'ai du mal à accepter que ce soit un studiemedel, c'est plutôt un financement de projet, mais bon, cette publicité, aussi mensongère puisse-t-elle sembler, fera plus facilement lever les yeux aux passants étudiants, habitués à réagir à ce mot si important pour eux !
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