Donnerstag, 8. April 2010

På botten (Sur le sol)

Finalement, il n'y aura pas eu de réunion du groupe de jeunes aujourd'hui, tout simplement parce qu'il n'y avait pas assez de monde, à vrai dire je n'ai vu que... moi. Tant pis, j'attendrai dimanche pour retrouver mes camarades, échanger avec eux et offrir mon cageot de biscuits. J'avoue que ça m'a fait drôle de quitter directement l'église après la messe. J'ai acheté une varmkorv (saucisse chaude), et j'ai fait plusieurs détours pour rentrer chez moi, parce qu'à défaut de bavarder, j'apprécie de marcher, ça me rend sereine même après des moments de doute existentiel sur mon stage. L'effet est quasiment magique je trouve. Au fil des pas, j'oublie de penser à des choses négatives, je prends du recul, et je me noie dans l'observation des gens que je croise, des vitrines et devantures, des bâtiments, et du sol. Oui, du sol. Et pas seulement parce que je conserve un relan de méfiance depuis l'époque où vérifier l'absence de glace et de neige était une précaution absolument nécessaire. Et pas seulement non plus parce que les nombreux jours où il pleut, j'aime éviter d'inonder mes bottes. Non non, parce que le trottoir peut être intéressant et qu'en ce moment on en parle même dans les journaux... Pourquoi ?


A droite, le trottoir, à gauche, le bas-côté. Là, la raison de l'intérêt pour le sol saute aux yeux : il y a du gravier dans l'herbe ! Mais pourquoi ? Hé bien, en hiver, pour faciliter les déplacements sur la neige et la glace, soit pour les faire fondre soit pour les rendre moins cassent-binettes, je ne sais pas, on inonde le sol de gravier, alias grus en suédois. Je ne crois pas que ce soit le vent qui l'ait porté sur le côté, mais plutôt le fait que les gens ayant déneigé les trottoirs faisaient des tas à cet endroit, ainsi envahi de petite caillasse une fois le printemps venu. Cependant, le gravier n'est pas forcément toujours installé sur l'herbe.


En effet, il a également pu rester sur les voies piétonnes, ou cyclables d'ailleurs. L'invasion est ici assez légère, mais ce n'est pas le cas partout. D'après un article de SVD, à Stockholm, en raison de l'exceptionnel mauvais temps de cet hiver, 90 000 tonnes de gravier ont été déversées. Enorme, je dirais. Enorme pour la naïve ignorante que je suis, mais énorme aussi pour les citadins de la capitale habitués à ne voir les services publics n'en libérer que la moitié à peu près, soit environ 45 000 tonnes sur l'eau solide. Je n'arrive pas à me représenter cette quantité, et je ne connais pas les chiffres pour Göteborg, que je pense toutefois comparables. En tout cas, je constate que je croise beaucoup de grus en me baladant, et que c'est peu agréable aux pieds. Quant aux cyclistes, ils s'en plaignent beaucoup, et des gens témoignant dans SVD disent qu'ils aimeraient que les services de nettoyage se bougent un peu. Car oui, chaque année, on retire les graviers pour rendre les voies plus pratiques ! Je me demandais bien ce que les cailloux allaient devenir, merci à quelques observations dans la rue et à cet article de m'avoir éclairée. Seulement, le nettoyage n'est pas assez rapide aux yeux de certains. J'ai bien aimé lire la réaction violente d'un responsable qui a dit, okej, on pourrait le faire plus vite, en pompant les moyens financiers accordés aux écoles et hôpitaux, mais où est la priorité ? Ah ah, tout ça pour une histoire de gravier...


Une fois passées au jet (d'eau je crois, d'après le premier que j'ai vu, mais hier je me suis demandé si ce n'était pas de l'air, serait-ce possible dans certains cas ?), les voies goudronnées ressemblent à ça. Elles sont propres et ça se voit. Les piétons et cyclistes peuvent alors les emprunter gaiement sans crier sur la commune, et les réparateurs de vélos, dont j'ai lu que le gravier était un facteur amenant de nombreux clients aux magasins, n'ont plus qu'à pleurer et maudire le printemps. C'est la vie qui suit son cours...


Oh, et puis par terre, je ne vois pas que du goudron, du gravier, des déchets et de l'herbe séchée. Non non, tout à l'heure, mon coeur ravi a pu remarquer ce signe coloré indiquant que bientôt, il y aura des petites fleurs écloses sur le sol...

3 Kommentare:

  1. Invité de marque8. April 2010 um 21:19

    Mais que font les korrigans/lutins ?

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  2. Ils plantent les fleurs jaunes, c'est déjà bien ! Ils sont remplis de bonne volonté, mais ils sont tous petits. Et puis ils se disent que ceux qui ont mis les graviers n'ont qu'à se débrouiller avec... et que ceux qui ont jeté des déchets par terre n'ont qu'à les ramasser...

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  3. (Quel hasard que j'ai vu ton commentaire si vite ! Wouhou je suis trop forte !)

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