Non, je ne vais trop vite, je ne m'intéresse pas à ma soutenance de thèse, mais à celles des Suédois. Et des Allemands. Et des Français, aussi. Et cela, aujourd'hui tout particulièrement. Tout a commencé par une discussion avec mon voisin de bureau allemand, qui m'a expliqué qu'en Allemagne, deux systèmes coexistent en ce qui concerne la rédaction de la thèse. Dans certaines facs, on peut se contenter de compiler ses publications, de faire des petites fioritures autour, introduction et compagnie. Dans d'autres, il faut rédiger un mémoire entier de novo. Je crois que ça marche toujours comme ça en France, et j'aurais tendance à penser que le fait d'écrire sa thèse en anglais pourrait être considéré comme un crime contre la langue. En Suède, on tend plutôt vers le premier système, d'après ce que j'ai compris lorsque ma maître de stage m'en a parlé. J'ai trouvé cela très inquiétant au début : comment peut-on être sûr d'avoir publié plusieurs articles scientifiques pendant les quelques années de doctorat ? Mon encadrante a vite éclairci la chose en me précisant que les articles peuvent être au stade de tapuscrits non parus. Ah, c'est quand même mieux.
Cependant, une soutenance de thèse en Suède a un second aspect effrayant pour un francophone. On parle ici de "disputation", je trouve cela un peu violent, mine de rien.
M'enfin, j'ai encore du travail à faire pour pouvoir vraiment comparer les systèmes universitaires entre eux ! Mais petit à petit, j'enrichis ma connaissance de l'affaire et des traditions plus ou moins locales. Parfois, ça se joue sur des détails. Par exemple, lorsqu'on rentre dans le centre, on doit passer devant ceci :
Mais qu'est-ce que cela peut-il bien être ? De gros documents de toutes les couleurs, apparemment. Mais encore ? Approchons-nous...
Oui, ce sont des thèses clouées à un poteau en bois ! Une décoration originale, pas vrai ? Je ne sais pas au bout de combien de temps j'aurais repéré ce tas de papier si on ne m'avait pas guidée. En effet, ma maître de stage m'a expliqué dès le premier jour que tout doctorant du centre se doit d'accrocher son oeuvre là.
Ce qu'elle ne m'a pas dit, et que j'aimerais savoir, c'est l'ambiance lors de la mise au poteau. S'agit-il d'une cérémonie très organisée avec un public en rang serré, ou d'un moment de débauche après la consommation d'innombrables coupes de champagnes, sous les applaudissements d'une bande d'écologistes joyeux ? Mystère et boule de gomme.
Coucou!
AntwortenLöschenj'ai pas encore laissé de commentaire sur ton petit blog, alors je le fais.
j'adore lire tous les jours tes petites descriptions. tu as l'air de beaucoup te plaire et je suis contente pour toi!
Continue a nous decrire ta vie la-bas! ca me fait des pauses agreables lors de mon projet... qui est barbant en ce moment
Merci de nous faire partager tes experiences.
Célia
Hej !
AntwortenLöschenJe ne sais pas si j'écrirai touuus les jours, mais en tout cas merci ! J'aime bien déconcentrer les gens. ;o) Et promis dès que je vois un phare je le prends en photo ! Sans grande technologie hein, j'ai malheureusement pas embauché de conseiller à l'ISEN ;o)
Bon courage à toi !
Alors, en France, pour la soutenance de thèse, tout dépend de ce que tu appelles "compiler". C'est certain que les thèses en France, sauf dérogation (ex. jury étranger) doivent être écrites en français. Cela dit, rien n'interdit que chaque chapitre reprenne le plan de tes précédents articles, traduits. En fait, introduction (présentation du problème) / mode opératoire (rejeté en annexe) / résultats / interprétations / conclusion est un bon plan pour un chapitre de thèse.
AntwortenLöschenPour le poteau, j'aimerai avoir le même dans mon labo, histoire d'avoir un objectif concret (accrocher ma thèse d'ici 3 ans) à réaliser...
Merci pour ces précisions, cher ami ^^
AntwortenLöschenTu peux lancer la tradition du poteau, m'enfin il faudrait une version chimiste. L'enrouler sur un pilier avec un des tuyaux d'une machine ?