Dienstag, 1. Juni 2010

Eleverna ur skolan (les élèves hors de l'école)

En moins de 24h, j'ai eu deux fois l'occasion de rencontrer des élèves de "neuvième", dernière classe avant le lycée. A chaque fois dans un cadre scolaire, j'ai déjà évidemment croisé des jeunes de 15 ans dans la rue, on ne les cache pas. Mais jamais je n'avais interagi avec eux et découvert de plus près leurs activités à côté des cours. Et vraiment, je trouve intéressant de ne pas être en contact qu'avec des adultes, jamais très vieux au demeurant.


[Photo de pub et pas de moi. J'adore ce café, vraiment. Et les sandwichs chèvre-noix-miel, aussi.]

Ma première rencontre avec des collégiens a eu lieu hier à l'atelier d'espagnol du Språkcaféet. Une prof jeune, Suédoise de papa espagnol et de maman latino-américaine, est venue à notre table avec une dizaine de ses élèves. Apparemment, elle l'avait déjà fait avec deux autres groupes de la même classe. Son objectif louable est de leur montrer que l'espagnol est une vraie langue, qu'ils peuvent s'en servir autrement que dans des exos de grammaire, et qu'ils se débrouillent mieux qu'ils ne le croient après 4 ans d'apprentissage de leur LV2. A vrai dire, ils m'ont paru légèrement timides, heureusement le coordinateur les a pris en main et leur a posé plein de questions simples auxquelles, à mon avis, ils étaient fiers de pouvoir répondre. J'ai discuté avec leur enseignante, qui m'a dit que ceux qui étaient déjà venus en gardaient un bon souvenir, et que l'expérience leur permettait bien de comprendre que l'espagnol est un véritable outil de communication et d'échanges culturels, alors qu'avant, ils ne côtoyaient la langue qu'en cours. Elle déplore le manque d'argent pour faire des voyages, là elle paie simplement le billet de tram des collégiens, ils prennent en charge leur consommation, sur la base du volontariat d'ailleurs, ceux ne pouvant ou ne voulant pas venir doivent simplement faire un travail à la maison à la place. Environ un tiers de ces collégiens garderont leur LV2 au lycée où elle devient facultative, et où ils peuvent la changer. J'ai trouvé très bonne l'idée de leur faire découvrir le Språkcaféet, à défaut d'aller en Espagne ou d'avoir en classe une personne vivant dans un pays hispanophone. M'enfin, ces élèves ne sont pas à plaindre, ils ont une enseignante dont l'espagnol est la langue maternelle, et dont la motivation est visible. J'ai toujours plaisir à rencontrer des gens aimant leur métier, au Språkcaféet, qu'ils soient ingénieurs chez Volvo, journalistes au Göteborgs post, travailleurs sociaux, musiciens, professeurs, etc., je trouve cela enrichissant. Mais voir quelqu'un en action, c'est encore mieux !


[Idem, je fais de la promo, mais je travaille près du jardin botanique, pas à Chalmers.]

Mon second exemple de collégien est une collégienne en semaine de découverte du monde du travail, hé oui ça existe ici aussi. Cette jeune fille a choisi de découvrir les mathématiques dans la recherche en compagnie d'un matheux de la Chalmers avec qui je collabore un peu (et qui a fait sa thèse à Paris et vécu à Montrouge !). Au fil de différentes rencontres, elle doit finir par avoir une image plus claire de l'immense apport des mathématiques en sciences. J'ai accepté de la recevoir, à vrai dire j'ai beaucoup apprécié d'avoir de la visite au milieu de mon léger sentiment d'abandon amplifié par l'absence de mes voisines de bureau toute la semaine. Le but de notre rencontre, en présence du matheux de Chalmers, était que cette collégienne voit un peu ce sur quoi j'ai travaillé. Je lui ai donc expliqué que l'objectif de mon travail était de comprendre en quoi l'hétérogénéité de la condition physique des animaux influençait le dynamisme d'une épidémie. [ça sonne bien, nan ?] Je lui ai présenté mon travail sur la base de données issues de cadavres ramassés de phoques sur les plages en 1988 et 2002, que j'ai mené à l'aide des stats, dont le matheux a dit qu'on pouvait les considérer comme des maths. Na. Nous lui avons cependant précisé que l'usage des statistiques pouvait mener à des dérives, si on était légèrement naïf comme moi et qu'on n'avait pas le soutien d'un pro des maths comme lui. Et puis je lui ai montré mon modèle et des résultats de simulation, dans une population absolument théorique, où je peux regarder l'influence de différents paramètres sur l'épidémie et la croissance de la population. Derrière cela se cachent équations et probabilités, wouhou... Le matheux m'a aidé à parler de ce qui pouvait intéresser la demoiselle. Le truc chouette, outre le plaisir de discuter avec eux, est qu'au niveau de la collégienne, pas la peine d'évoquer mes problèmes plus ou moins techniques. J'avais juste à dire à quel point les maths servent, et à quel point mon sujet est intéressant. Oh, et j'ai pensé à leur faire un thé chacun, aussi. Je suis une Française polie, ou du moins, j'essaie de l'être.

Française qui a rencontré de gentils Suédois. Et qui a pu se rappeler qu'à 15 ans, on est déjà grand, et élégant aussi, quoique je ne me rappelle pas avoir déjà été grande ou élégante, moi, je dois avoir au plus 14 ans. Oh et c'est l'été, la collégienne de ce matin était en sandales, short et tunique sans manches, et hier, une était en petite robe ! Brrr, les collégiens suédois ont ptêt du cuir à la place de la peau, il fait seulement 20 degrés Celsius !

4 Kommentare:

  1. Ok, si même les matheux considèrent les statistiques comme une vraie science... alors je m'incline.

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  2. En même temps, j'ai réfléchi et me suis rappelée que la notion de science est ultra large. Selon Wiki, au sein des sciences, tu différencies d'abord les sciences idéales et logiques des sciences réelles. Ensuite, au sein des sciences réelles, tu as les "Geisteswissenschaften", et les sciences expérimentales d'une part. C'est assez rigolo, sur le schéma que je regarde ça comprend les "Naturwissenschaften" et les "Sozialwissenschaften". Il ne faut donc pas limiter l'expérience à l'expérimentation, sinon, ça fait froid dans le dos !

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  4. Je rêverais de voir les commentaires en texte justifié. Et je le disais dans le commentaire précédent, avec une grosse faute d'orthographe en prime.

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